Intervention de Jean-Paul Bailly

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 11 janvier 2012 : 1ère réunion
Audition de Mm. Jean-Paul Bailly président du conseil de surveillance et philippe wahl président du directoire de la banque postale

Jean-Paul Bailly, président du conseil de surveillance de la Banque postale :

Nous ferons cette présentation à deux voix. Je vous présenterai d'abord le contexte général. La Poste est actionnaire à 100 % de la Banque postale, sachant que La Poste est elle-même détenue par deux actionnaires, l'Etat pour environ 75 % et la Caisse des dépôts pour environ 25 %.

Pour La Poste, l'environnement demeure relativement difficile du fait de la crise, bien sûr, mais aussi de l'émergence de la société numérique qui a naturellement un impact sur nos activités les plus traditionnelles. Ceci étant dit, La Poste est devenu un groupe européen, leader dans les services de proximité que sont le courrier, le colis express et les services financiers et bancaires. Nous avons également un vrai savoir-faire en matière de distribution et nous avons lancé, avec succès, une activité de téléphonie mobile. Notre modèle multi-métiers est maintenant robuste, y compris d'un point de vue financier. Nous avons bien surmonté la crise : depuis 2008, le résultat d'exploitation a toujours été de l'ordre de 700 millions d'euros, plus ou moins 100 millions d'euros.

Notre situation financière est donc de plus en plus solide grâce à la récente augmentation de capital mais aussi du fait de nos bons résultats année après année. Aujourd'hui, le ratio dette nette sur fonds propres atteint environ 0,7 et devrait s'établir autour de 0,5 en 2012. Le ratio dette nette sur l'excédent brut d'exploitation devrait être légèrement supérieur à 2 en 2011 et inférieur à 2 en 2012.

En 2011, nous avons nettement dépassé les objectifs fixés dans notre budget initial mais également ceux fixés dans nos engagements pris auprès de nos actionnaires lors de l'augmentation de capital.

Pour ce faire, nous avons demandé beaucoup d'efforts aux postiers : des efforts d'adaptation, de modernisation et d'innovation. Je pense qu'ils jugeraient, et moi avec eux, inacceptable que ces efforts, cette solidité, cette confiance soient remis en cause par des dispositifs qui importeraient des risques de réputation ou des risques financiers. A titre d'illustration, au mois d'octobre, lorsque sont apparus les premiers articles de presse, imprécis, évoquant l'implication de la Banque postale dans le financement des collectivités locales et une éventuelle reprise de Dexia, nous avons eu d'innombrables réactions, de la part de nos clients et de nos syndicats, indiquant qu'il serait inadmissible que la Banque postale devienne, je cite, le « SAMU de Dexia ».

La Banque postale est une banque adolescente, en construction. Par conséquent, elle est solide, dynamique, innovante, mais elle est encore en pleine croissance. En particulier, si elle a encore des ratios très bons en matière de fonds propres, ceux-ci restent modestes en valeur absolue.

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