Intervention de Jean-Louis Carrère

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 7 février 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Thierry Mathou ambassadeur de france en birmanie

Photo de Jean-Louis CarrèreJean-Louis Carrère, président :

Je vous remercie, Monsieur l'ambassadeur, de venir devant notre commission pour nous parler de la situation de la Birmanie, pays qui s'est engagé, depuis l'été 2011, dans un processus de transition politique et -peut-on aller jusqu'à le dire ?-, de réconciliation nationale aussi soudain que prometteur.

La visite qualifiée d'« historique » d'Alain Juppé en Birmanie, il y a quelques semaines, est intervenue au lendemain de la libération de plusieurs centaines de prisonniers politiques. Le dialogue politique semble s'instaurer peu à peu, en particulier autour de Mme Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix, dont le parti a été autorisé et qui sera candidate aux élections partielles du 1er avril prochain. Du côté du pouvoir, il semble exister une volonté d'ouverture et de démocratisation. Le régime semble aussi vouloir régler la question des minorités, avec la négociation d'accords de cessez-le-feu avec les groupes ethniques armés rebelles.

Nous avons déjà, par le passé, en Birmanie, connu l'espoir mais aussi de puissants retours en arrière. Aussi, notre commission est particulièrement intéressée par l'analyse de la situation que vous allez nous livrer. En particulier, quelle est à votre sens la réalité du processus d'ouverture engagé par le régime ? Comment se préparent les élections du 1er avril prochain, véritable test pour le pouvoir en place ? Est-on à l'abri, cette fois-ci, d'un revirement, qui amènerait certains opposants à ne pas vouloir y participer, comme ce fut le cas en 2010, premières élections depuis 20 ans, qui n'ont pas répondu aux normes démocratiques ? A moyen terme, vers quel type de « démocratie » pourrait-on se diriger dans un pays où le rôle de l'armée est encore si prépondérant ?

Et enfin, question centrale : comment la France peut-elle accompagner cette transition, compte tenu notamment de sa relation étroite avec Mme Aung San Suu Kyi ? A notre initiative, le 23 janvier dernier, l'Union européenne a franchi une première étape avec la levée des sanctions ciblées sur les dirigeants du régime. Faut-il aller plus loin et surtout à quel rythme ?

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