Intervention de Valérie Pécresse

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 25 janvier 2012 : 2ème réunion
Exécution du budget de 2011 et perspectives pour 2012 — Audition de Mme Valérie Pécresse ministre du budget des comptes publics et de la réforme de l'etat

Valérie Pécresse, ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l'Etat :

À M. Bourquin je veux dire que le non-remplacement d'un départ sur deux dans la fonction publique d'État s'est traduit par la suppression de 30 000 postes, mais les 900 millions d'euros économisés par an ont été, presque en totalité, reversés au titre de mesures catégorielles. Pour la première fois en 2012, la dépense diminuera vraiment. Je souligne que le pouvoir d'achat des fonctionnaires a progressé de 10 % entre 2007 et 2012. C'était l'engagement du président de la République : moins de fonctionnaires, mais mieux payés ! Le salaire d'un enseignant en début de carrière a été porté à 2 000 euros bruts par mois, soit 18% de hausse en deux ou trois ans.

Il faut continuer la politique de non-remplacement car il y a là une source d'économies sensible. La Grande-Bretagne supprime 700 000 postes de fonctionnaires, la France 150 000. Les salaires des fonctionnaires baissent en Espagne, en France ils progressent. L'effort doit se poursuivre, d'autant que la masse salariale augmente mécaniquement de 3 % par an si l'on maintient le nombre des fonctionnaires...

Toutes les dépenses de l'Etat ont été gelées en volume, les dotations aux collectivités territoriales aussi : ce n'est pas une économie mais un gel et aucun autre effort n'a été demandé aux collectivités. Au contraire, elles ont reçu 1 milliard d'euros de plus que prévu, en compensation des pertes de recettes de la taxe professionnelle. Les collectivités ont moins investi que prévu en 2011, ce qui explique les 400 millions de dépenses économisées sur le FCTVA. L'Etat a débloqué 5 milliards d'euros pour que la Caisse des dépôts et consignations puisse consentir des prêts aux collectivités.

Certes, 140 millions d'euros d'intérêts en moins, c'est peu : mais emprunter à un taux inférieur à celui prévu est déjà une bonne nouvelle ! En dépit d'appréciations contrastées des agences, les investisseurs nous conservent leur confiance. Le Trésor emprunte à 3,1 % depuis le début de l'année, contre 3,7 % budgétés en 2012. La charge diminuera peut-être cette année de 1 ou 2 milliards d'euros si la tendance se confirme. La France n'est pas un mauvais risque et la demande à chaque adjudication est de deux à trois fois le montant émis. L'opposition ne s'en réjouit pas, c'est dommage. Les investisseurs jugent nos réformes : leur affluence montre que notre politique est bonne.

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