Intervention de Philippe Mills

Mission commune d'information Agences de notation — Réunion du 14 mars 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Philippe Mills directeur général de l'agence france trésor

Philippe Mills, directeur général de l'Agence France Trésor :

L'agence chinoise n'a aucune relation avec les émetteurs européens.

S'agissant du prétendu triple B français, il ne s'agit que d'une appréciation du marché des CDS, dont la taille est microscopique au regard de celle des obligations d'Etat et qui, du fait de ses fortes spécificités, s'il est un indicateur de tensions pour certaines entreprises, est un mauvais marqueur du risque souverain. Le meilleur instrument de mesure demeure l'évolution des taux auxquels les Etats se financent.

La détention de la dette française est très diversifiée, banques centrales et fonds souverains des pays émergents, compagnies d'assurance, fonds de pension, gestionnaires d'actifs. Cette diversité est d'ailleurs un gage de solidité pour notre dette et nos émissions.

Quant à la stratégie de communication, elle fait partie intégrante de mon métier. Etant l'une des toutes premières agences de dettes publiques du monde, France Trésor organise tous les ans une vingtaine de rencontres itinérantes avec les investisseurs, à quoi s'ajoutent la participation à des panels et séminaires divers ainsi que des rendez-vous dans nos bureaux. Au final, nous rencontrons physiquement environ 300 investisseurs, plus des conférences téléphoniques à l'occasion d'évènements particuliers au niveau français ou européen. Comme tout haut fonctionnaire de la République, j'ai à coeur de vendre les atouts de la France, tout en reconnaissant que, comme tous les pays d'Europe continentale, nous sommes handicapés par le fait que les principaux médias d'informations financières sont anglo-saxons.

Par ailleurs, je n'ai pas d'idée particulière sur la composition du capital d'une éventuelle agence européenne mais il me semble qu'une telle initiative, si elle était prise par de grands acteurs du marché, serait accueillie positivement dans la mesure où elle renforcerait la concurrence. Mais cela prendra du temps.

Enfin, s'il est vrai que la fixation d'un calendrier précis des notations peut être un facteur de volatilité des marchés, l'expérience de la Banque centrale européenne, qui prend ses décisions tous les premiers jeudis du mois, montre que ce risque est de mon point de vue tout à fait gérable. Un tel cadre permettrait en outre de prendre un peu de recul dans les situations tendues.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion