J'ai écouté avec attention le plaidoyer de M. Denis Martin. La nation soutient ses entreprises automobiles : lorsque la crise a fait s'effondrer le marché, l'État a consenti 6,5 milliards d'euros de prêts, qui ont été remboursés de manière anticipée avec 715 millions d'intérêts. Il faut y ajouter 900 millions d'euros de prêts aux PME de la part d'Oséo, 1,2 milliard pour la prime à la casse, 2,3 milliards pour le bonus écologique, et les milliards de la disparition de la taxe professionnelle. L'investissement a été massif, et un pacte a été conclu avec le secteur automobile. Les retombées en termes d'emploi, de relocalisations, de balance commerciale sont-elles à la hauteur des attentes ? La balance commerciale du secteur automobile est désormais déficitaire, notamment parce que les deux grands constructeurs réimportent des produits. Certes, il ne faut pas les mettre dans le même panier : PSA conserve entre 34 et 38 % de sa production en France, Renault 25 % seulement. Mais ces chiffres sont à comparer à ceux de Volkswagen qui réalise 55 % de sa production sur son territoire national !
Vous avez une obligation de résultats dans ce domaine. Majorité et opposition sont tombées d'accord pour vous aider sans rechigner. Or, j'ai ici un audit du cabinet d'expertise Secafi : comme je l'ai écrit à M. Philippe Varin, il est dommage que les amortisseurs de PSA doivent bientôt être fabriqués en Espagne. Entre nos deux pays, l'écart de compétitivité est infime ! Or 600 emplois sont en jeu à Sochaux, sans compter les sous-traitants. Je suis l'élu d'un bassin industriel durement touché par la crise, où beaucoup d'intérimaires et même des cadres ont été remerciés. Depuis que PSA a annoncé des suppressions d'emplois massives, nous nous interrogeons, et attendons des actes concrets pour une relocalisation de l'activité.
Vous avez évoqué le coût du travail. Mais en déplacement dans le Bade-Wurtemberg, nous avons pu constater qu'il était à peu près identique en France et en Allemagne ! Plusieurs organismes statistiques le confirment. Or les Allemands relocalisent et réembauchent. Il est vrai qu'ils ont choisi la montée en gamme, et que vous avez peut-être pris du retard à cet égard.