Lors de la crise financière, l'État a répondu présent. Il a ouvert sa bourse en prêtant 6,5 milliards d'euros à la filière automobile, remboursables en trois ans contre 715 millions d'intérêts. Il a aussi apporté 900 millions aux PME du secteur via l'action d'Oseo, 1,2 milliard de prime à la casse et 2,3 milliards d'euros de bonus écologique. La fin de la taxe professionnelle a aussi amplement profité à l'industrie automobile, qui a par ailleurs reçu 315 millions d'euros en 2009 au titre du crédit d'impôt recherche. Quel a été l'impact en termes d'emplois de cet investissement massif de la nation ? Avez-vous relocalisé ou, au contraire, les délocalisations se poursuivent-elles ? Alors que, depuis la Libération, le commerce extérieur français mise sur les grands groupes industriels, tels que Renault ou PSA, on voit que le secteur automobile, autrefois excédentaire, contribue, désormais, depuis 2005, au déficit abyssal de notre balance commerciale pour plus de 3,4 milliards d'euros par an, notamment du fait de réimportation de produits en France.
Vous ne réalisez en France que 25 % de votre production, sensiblement moins que votre concurrent français. Par comparaison, ce taux atteint 55% chez Volkswagen en Allemagne. Alors ne pensez-vous pas qu'il serait juste de produire dans notre pays les véhicules ? Nous sentons davantage chez Renault une stratégie financière qu'un patriotisme industriel comparable à celui de vos homologues allemands, ce qui est inquiétant pour nos territoires. Vous rappeliez certes que vous n'avez pas fermé de site, mais, du fait de la pyramide des âges, on sait aussi que les départs à la retraite de la génération du baby-boom permettront de vider certains sites sans licencier.