L'automobile ne porte pas la responsabilité de l'ensemble de l'industrie française. Ne m'amenez pas dans un débat de société auquel nous ne voulons pas prendre part, bien que nous voulions participer à l'amélioration des conditions de vie dans la société. Il faut savoir si l'on veut traiter le problème du déficit de compétitivité entre l'Europe et le reste du monde. La question de la compétitivité allemande est une très bonne question. Des gens qui ont plus d'esprit que moi vous expliqueront ce que l'Allemagne a fait ou pas au cours des dix ou vingt dernières années.
Ma responsabilité première est d'assurer la pérennité de l'entreprise, pour protéger les personnes qui, tous les jours, contribuent à ce qu'elle est. Il sera possible de faire plus de voitures en France si le marché croît. Pour l'instant, en 2011, il stagne par rapport à l'année précédente et 2012 s'annonce en berne. Le marché européen n'a pas encore récupéré son niveau de 2007. Il est injuste de faire peser sur les épaules de Renault le fardeau du pouvoir d'achat de nos concitoyens. En revanche, nous devons chercher à maintenir la compétitivité de l'entreprise. Notre activité mondiale apporte beaucoup à la France. Nous sommes désireux de lui apporter plus encore, mais pas au détriment de la pérennité de l'entreprise. Que diriez-vous demain si nous commettions des erreurs stratégiques qui la plongent dans le rouge ? Vous devriez féliciter Renault de tenir bon, de mener une stratégie permettant de maintenir son activité en France, et d'attendre que le marché européen s'améliore. Nous ne sommes pas de ceux qui ont mis leur entreprise dans le rouge puis ont annoncé des plans sociaux. Par rapport à tous ceux - mes prédécesseurs - qui ont pris les décisions qui nous ont permis de protéger l'entreprise, vos remarques me paraissent un peu injustes, mais c'est le jeu et je l'accepte !