Ce débat me laisse perplexe. La mise en place d'une agence nationale de financement sur projets est en train de s'imposer, qui transforme profondément la façon dont s'organisait jusqu'à présent la recherche dans notre pays, sous couvert d'excellence. J'y vois deux difficultés majeures. Vous avez relevé le goulet d'étranglement qui est ainsi créé, l'écrémage, sans consultation des conseils d'administration et des conseils scientifiques, sauf à la marge. On inscrit la recherche dans la compétitivité internationale, plus que dans la réponse aux défis de notre société. Autre conséquence, que vous n'avez pas abordée : le développement des emplois précaires, qui sont contraires au développement de toute politique scientifique, puisqu'ils ne peuvent, par définition, coïncider avec le temps long de la recherche. Avez-vous, là-dessus, des éléments à nous donner ? Du terrain remontent bien des inquiétudes et des appels au secours. Nous ne sommes pas les seuls à mener une telle politique, concertée au niveau européen.