Intervention de René Ricol

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 20 décembre 2011 : 1ère réunion
Audition de M. René Ricol commissaire général à l'investissement

René Ricol, commissaire général à l'investissement :

Vous pouvez venir me voir quand vous voulez, je vous montrerai tout ce que nous avons. Nous sommes très sensibles à l'impératif de ne manquer aucun fonds européen. Mais la Commission de Bruxelles ne nous facilite pas la tâche, tant il faut à chaque fois mener avec elle de complexes négociations. Sur la substitution du budget d'investissement au budget de fonctionnement, pour l'instant je ne suis pas inquiet : cela ne représente pas plus d'un milliard d'euros sur 35 milliards, ce qui est assez faible. C'est néanmoins un point à surveiller. Nous sommes transparents. S'il y a de la substitution, je serai tout à fait clair sur le sujet. Pour l'instant, rien qui vaille la peine d'être signalé, mais nous ne manquerons pas d'en faire rapport et analyse, si cela se produit.

Ce qui se passe dans les universités est intéressant. Les représentants de nombreux labos nous disent : même si l'on perd, on a déjà gagné, parce que l'on s'est parlé ! Je n'ai pas l'obsession de la fusion, ce sont les jurys qui l'ont. Quand on arrive devant un jury avec un projet qui a été présélectionné, si l'on ne tient pas la route en audition sur ce projet, on n'est pas retenu. Une période de quatre ans est ouverte, pour les IDEX, pour respecter les engagements. Grenoble n'a pas été sélectionnée en première vague des IDEX, cela me touche, car je suis Lyonnais, cela me reste en travers de la gorge : quand on arrive devant un jury et qu'on dit qu'on ne se parlera jamais, alors que le jury international a étudié votre projet pendant des heures, que peut-on espérer ?

Le photovoltaïque est un grand sujet. Reprenant du service pour coordonner tous les dispositifs d'aide aux entreprises, je vais avoir à m'en occuper, dès demain et pendant toutes les vacances de Noël s'il le faut. Des investissements incroyables ont été faits par le CEA dans ce domaine. J'ai pris la responsabilité, la Cour des comptes dût-elle me le reprocher, de ne pas passer à côté de cette technique nouvelle, l'hétérojonction. Nous sommes dans une période critique pour prendre de l'avance dans cette technologie. Dans le même temps, à Grenoble, Photowatt a été reprise par une entreprise canadienne qui appartient à un hedge fund. C'est une faute capitale ! Des centaines d'emplois sont en jeu. Mais je m'y emploie ! Je ne ménagerai pas mes efforts pour trouver une solution de reprise. Il n'est pas facile aujourd'hui de faire en même temps de la recherche et de la gestion complexe. C'est un fait. Les gens qui ont un compte d'exploitation achètent moins cher ! Il nous faut trouver un repreneur. Ne pas y arriver serait contraire aux intérêts du pays. On n'a pas le droit de ne pas traiter ce problème, car sans Photowatt, il n'y aurait plus de filière photovoltaïque française. Il est vrai que si l'on avait été voir des gens dont la gestion est le métier, avant de se faire acheter par un hedge fund, cela aurait aidé ! Une fois l'entreprise sauvée, il faudra se poser des questions, afin que cela ne se reproduise pas !

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