La France joue un rôle moteur, selon vous. Soit. Mais Genopharm a commercialisé pendant un an des produits périmés et c'est un autre pays, la Suisse, qui a réagi. Le Mediator avait été interdit dès 1998 en Italie et en 2002 en Espagne. Des prothèses de hanche ASR ont continué à être distribuées en France, un an voire dix-huit mois après leur interdiction aux Etats-Unis.
Comment la pharmacovigilance s'articule-t-elle avec le contrôle ? Les déclarations d'incidents ne remontent toujours pas. Les médecins hésitent à signaler. L'organisation régionale ne donne pas toute satisfaction. L'agence n'a pas connaissance de tous les éléments.
Certains produits de santé et dispositifs médicaux sont mis sur le marché sans AMM, le Ceps (comité économique des produits de santé) négociant les prix avec les laboratoires. Ce mécanisme devrait perdurer. Quid de l'intervention de l'agence, lorsque des dispositifs médicaux implantables, par exemple, qui nous intéressent au sein de la mission d'information animée par Mme Jouanno, sont mis sur le marché ?
Comment allez-vous travailler avec la commission de transparence de la Haute Autorité de santé ? J'ai toujours défendu un organisme unique, avec un patron qui puisse contrôler ces agences agissant séparément. Chaque semaine va-t-elle nous amener un nouveau scandale ? Le problème des prothèses de hanche ASR, qui existe depuis un an, vient d'être révélé au grand public par la presse. La transparence que vous souhaitez ne doit-elle pas être plus évidente ? Les produits de nutrition parentérale, qui ne passent plus par une AMM depuis une dizaine d'années, ne méritent-ils pas une surveillance accrue ? Sont-ils efficaces ?
Par ailleurs, l'Académie de médecine vient de présenter une communication sur les médicaments génériques, qui remet en question leur qualité et risque de renforcer la présence du « NS » (non substituable) sur les ordonnances de nos confrères et qui a été largement reprise dans la presse.
Nous vous soutenons dans vos efforts mais vous avez du pain sur la planche !