Intervention de Laurence Cohen

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 19 janvier 2012 : 1ère réunion
Organisation des travaux de la délégation

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen :

Je souscris aux propositions qui ont été faites et à ce que j'ai entendu.

Mon groupe votera pour la proposition de loi Dini : la vie doit aussi bousculer le droit. On ne peut s'en tenir au seul point de vue juridique, car c'est la vie qui fait évoluer la loi. Qui pourrait comprendre que l'on rejette ce texte ? Les « bougés » qu'a provoqués la délégation dans nos sensibilités politiques sont positifs. L'audition des associations a montré qu'il pouvait être nécessaire de faire bouger la loi et que le viol pourrait, par exemple, devenir un crime imprescriptible. Dans ces conditions, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait porter à dix ans le délai de prescription des agressions sexuelles. Je souhaite vivement que ce texte ne soit pas repoussé.

J'approuve toutes les propositions visant à assurer un suivi de l'application des lois. La résolution Courteau va dans le bon sens. Nous devrions entendre à nouveau le Collectif national pour les droits des femmes, qui regroupe nombre d'associations, de partis politiques, de syndicats, et qui fut à l'origine de l'idée d'une loi-cadre contre toutes les violences faites aux femmes et a cherché à mettre en place un organisme de contrôle de son application.

L'égalité en politique ? Il reste bien du chemin à parcourir. Les législatives seront l'occasion d'un premier bilan, dont les cantonales nous ont, hélas, donné un avant-goût, en nous faisant comprendre que décidément, le féminin de « titulaire » n'est autre que « suppléante »...

L'égalité professionnelle est un enjeu essentiel. Il existe bien des lois sur la question, votées grâce aux efforts des féministes, mais elles restent mal appliquées. Songeons que la seule égalité salariale entre hommes et femmes serait de nature à combler le trou de la sécurité sociale. Il nous revient donc de réfléchir, au Sénat, aux moyens de parvenir à une meilleure application des lois relatives à l'égalité professionnelle.

La souffrance au travail, enfin, mérite un regard particulier : elle est plus dure encore pour les femmes.

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