Les propositions que je vous ai faites seront donc notre fil rouge.
La grande unanimité des associations sur la question des violences faites aux femmes m'a ébranlée, et déterminée à voter pour le texte de Mme Dini. Notre délégation a joué son rôle en contribuant à alimenter le débat. C'est de quoi elle sera porteuse cet après-midi, et c'est chose très positive.
En ce qui concerne le suivi de l'application de la loi sur les violences faites aux femmes, nous agirons dans trois directions. Notre rencontre avec Mme Bachelot sera l'occasion de rappeler notre exigence de concrétisation, notamment pour ce qui est des rapports prévus par la loi, en même temps que de faire le point sur les difficultés de mise en route de l'ordonnance de protection. Je vous propose également d'adresser à M. le Président du Sénat, au nom de notre délégation, un courrier l'invitant à inscrire la proposition de résolution de M. Courteau à l'ordre du jour du Sénat avant la suspension des travaux. Ce sera aussi une façon pour nous de rappeler notre volonté de nous montrer vigilants sur cette question.
Pour le thème de travail de l'année, j'ai tenté d'identifier une problématique très large, mais qui pose une question de nature anthropologique. Les femmes subissent une violence considérable sur leur lieu de travail. Vous savez que le troisième volet du plan triennal concerne les violences au travail. Mais la violence est aussi, pour les femmes, dans les discriminations à l'embauche. Les premières pages du livre de Florence Aubenas, Le Quai de Ouistreham, m'ont profondément émue. Même dans les Hauts-de-Seine, où 700 000 salariés sont regroupés sur le site de La Défense, qui abrite certains des plus grands groupes du CAC 40, on rencontre beaucoup de femmes « en galère », qui subissent une violence inouïe, une forme de déshumanisation, de négation de l'être.
Ce thème présente l'avantage de recouvrir nombre de vos préoccupations, et nous pourrons aussi réfléchir à une entrée sur les femmes et la politique, pour répondre au souhait de Mme Goy-Chavent. Je vous propose donc que le bureau tente de mieux cerner la question en invitant les chercheuses et toutes les personnes que vous souhaiteriez entendre, sachant que l'échéance pour rendre rapport pourra aller au-delà de juin.