Comme vous le constatez dans votre excellent rapport, ce n'est pas un hasard si les stéréotypes sexués ont reflué dans les années 1970 qui ont été des années de lutte féministe, et s'ils ont réapparu dans le contexte des années 1980 où les acquis sont remis en cause, notamment en matière de contraception.
Il est intéressant de situer ces évolutions dans leur contexte, car les progrès enregistrés en matière de droits des femmes résultent de la convergence des combats qui sont menés au sein de la société et des lois qui sont ensuite adoptées.
Je trouve très intéressant aussi le développement que vous consacrez à l'éducation à l'image. L'exercice et le développement de l'esprit critique présuppose une formation pour les enfants, comme pour les adultes d'ailleurs. Il faut mettre en place des dispositifs qui prennent en compte l'état des mentalités. L'Éducation nationale fait déjà beaucoup mais elle ne peut tout faire, et ce d'autant que les moyens dont elle dispose ont été réduits au fil du temps.
S'agissant des tenues vestimentaires des enfants, je ne pense pas que l'on puisse revenir aux blouses d'antan, même si celles-ci avaient le mérite de masquer les différences sociales. Qu'est-ce aujourd'hui qu'une tenue jugée convenable ? Elle est jugée à l'aune de nos stéréotypes culturels, une discrimination sexiste s'opérant inconsciemment qui ne met pas au même plan l'hypersexualisation des filles et l'hyper-virilité des garçons. Cette discrimination doit nous inviter à poursuivre la lutte contre le patriarcat.
Le principe de la charte, dont le pilotage devrait être dévolu à l'ONED, me paraît intéressant pour autant que l'on adopte une démarche préventive et que l'on dispose de moyens pour former les personnels de l'Éducation nationale et les parents. Il faudrait aussi réfléchir à la question des manuels scolaires car ils sont un vecteur des stéréotypes.