Le problème de l'hypersexualisation des enfants n'est pas nouveau pour moi, dans la mesure où j'y ai déjà été sensibilisée en qualité de mère d'adolescents.
Le terme d'hypersexualisation ne me paraît pas approprié, dans la mesure où le phénomène qu'il désigne ne renvoie pas à l'identité des individus mais à la société dans laquelle nous vivons, aux idées et aux valeurs qu'elle véhicule et au regard qu'elle porte sur les préadolescents. Je lui préférerai donc, pour ma part, le terme d'hyper-érotisation.
Les vêtements que l'on propose aux petites filles tendent de plus en plus à n'être que des répliques de ceux des femmes adultes. Il y a, dans ce phénomène, quelque chose qui va manifestement à l'encontre du respect de la dignité et de l'égalité entre les hommes et les femmes, mais la frontière est difficile à tracer avec ce qui relève du respect de la liberté.
L'idée d'une charte est intéressante : dès lors que celle-ci sera adoptée à un haut niveau politique, elle permettra de fixer un cadre et des repères qui pourront guider à la fois les personnels de l'Éducation nationale et ceux des associations qui, comme le Mouvement français pour le Planning familial par exemple, ont pour mission d'informer les jeunes sur la sexualité et le rapport à l'autre. Ces associations nous indiquent que les filles et les garçons qu'ils reçoivent ont envie et besoin de discuter des relations sexuelles. Elles jouent, en ce domaine, un rôle essentiel et une réduction de leurs moyens, déjà très limités, me paraîtrait inquiétante. Je crois, au contraire, qu'en ce domaine, il faut renforcer la volonté et les moyens d'intervention de l'Etat.