Je salue la qualité du travail de Jean Arthuis, qui mériterait d'être traduit dans les langues de l'Europe, pour fédérer les réflexions.
Vous faites le constat d'un fédéralisme de fait, lié au partage d'une monnaie. D'où vos propositions en matière d'institutions. Je vous rejoins sur l'idée d'une assemblée de parlementaires nationaux chargée d'assurer l'interface entre des décisions éloignées et le lieu démocratique de la représentation.
La crise financière, devenue crise de la dette souveraine, nous conduit à réfléchir sur l'euro, mais pose du même coup la question de la gouvernance. Vous avez évoqué les effets des directives européennes : si le préfet de la Mayenne vous demande de dresser une carte du bruit, c'est de fait en application d'une directive votée il y a dix ans. Un bon exemple de la déconnection entre les décisions et ceux qui ont la charge de les mettre en oeuvre. Sait-on que la directive sur les rejets des stations d'épuration représente en France, vingt ans après, une dépense de 20 milliards d'investissement ? Je suis donc persuadée qu'une meilleure articulation avec les parlements nationaux serait fort utile, dans bien des domaines.
Quid de l'Espagne, où la moitié des jeunes sont aujourd'hui au chômage, quand le pays connaissait naguère un boom économique sans précédent ? Comment arrivera-t-elle à négocier un tel virage ?