Ce rapport est en effet complet et étayé. Mais il ne peut pas se cantonner à la problématique telle qu'elle est définie. Nous venons d'évoquer à l'instant le concept de sobriété énergétique : on a bien compris que pour qu'il y ait un lissage qui s'achemine progressivement vers un moindre recours à l'électricité d'origine nucléaire, il faut qu'il y ait parallèlement une montée en puissance des énergies alternatives, nécessitant des efforts financiers colossaux et ce, au prix également d'une véritable incertitude. Quand on fait une projection sur la sortie du nucléaire à un horizon de quarante ou cinquante ans, j'ai l'impression que dans l'intervalle, on aura fait un saut qualitatif qui risque de disqualifier ce sur quoi nous devons nous déterminer aujourd'hui.
Concernant la sobriété énergétique, pourrait-on faire la compilation des engagements financiers que supposera le schéma proposé dans votre rapport et la mettre en regard avec ce qu'il faudrait pour la renforcer ? Quels efforts seraient-ils nécessaires pour mettre en adéquation l'habitat français, du point de vue du chauffage par exemple, avec l'impératif de sobriété énergétique ? J'ai déjà eu l'occasion de dire qu'un certain nombre de Français peuvent faire le choix de la pompe à chaleur, de la voiture hybride ou encore des énergies alternatives parce qu'ils en ont les moyens. Dans le même temps, certaines personnes vivent dans des habitats sans pouvoir même utiliser, pour des raisons de coût, leurs radiateurs électriques imposés par le propriétaire parce que c'était pour celui-ci la solution la moins chère.
J'aimerais donc qu'on puisse faire un autre rapport sur le coût réel de la remise à niveau de la plus grande partie de l'habitat en France.