Intervention de Henri de Raincourt

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 21 février 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Henri de Raincourt ministre auprès du ministre d'etat chargé de la coopération sur la situation au sahel

Photo de Henri de RaincourtHenri de Raincourt :

Il est évident qu'il existe un lien entre sécurité et développement : je rappelle que la France fournit une importante aide bilatérale de 37 millions d'euros au Niger, 58 millions au Mali et 24 millions à la Mauritanie par an.

Dans le même temps, la stratégie européenne pour le Sahel a débloqué 450 millions d'euros dont l'affectation peut sans doute être améliorée au fur et à mesure que la situation sécuritaire s'améliorera. Elle a ajouté à cette aide, une contribution supplémentaire pour les 3 pays de la région : 50 M€ pour le Mali, 90M€ pour le Niger, 10M€ pour la Mauritanie.

Le non-respect des accords d'Alger, venant après l'échec de ceux de 1992, a incontestablement alourdi le climat entre les Touaregs et les gouvernements malien.

C'est dans ce contexte que se sont inscrites les actions menées par des rebelles touaregs récemment rentrés de Libye. Je précise que les accords d'Alger étaient essentiellement ciblés sur la région de Kidal, et que le comité de suivi aurait peut être gagné à être un peu plus concret dans ses réalisations. La déception des populations touarègues en matière d'infrastructures non réalisées est réelle et fondée.

Il n'est pas avéré qu'il existe une stratégie commune entre le MNLA et AQMI. Cependant, il est certain que, plus le cessez-le-feu se fera attendre, plus les risques de contacts seront élevés.

Lors de mon récent déplacement au Mali, j'ai effectivement rencontré plusieurs candidats à l'élection présidentielle, dont le président de l'Assemblée nationale, M. Traoré, l'ancien Premier ministre, M. Sidibé Modibo, et M. Soumaïla Cissé, ancien secrétaire général de l'UEMOA, qui est originaire de Tombouctou. Tous convergent sur la nécessité du maintien du calendrier électoral, et d'un cessez-le-feu rapide. Seul un membre du gouvernement en place a plaidé en faveur d'un report des élections, et si je l'évoque c'est parce que cette position isolée a été relayée depuis par une dépêche d'agence.

La France a débloqué en décembre 2011, 17 millions d'euros d'aide alimentaire d'urgence en faveur du Sahel, dont 10 millions pour le programme alimentaire mondial (PAM), et 6 M€ affectés à l'aide alimentaire sur l'aide budgétaire globale accordée au Niger et 1M€ pour des ONG présentes dans la région. L'Union européenne a fourni, pour sa part, 50 millions d'euros. A l'heure actuelle, le Haut commissariat aux réfugiés ainsi que les pays de la région se mobilisent pour accompagner les personnes réfugiées, et estiment pouvoir faire face à la situation à condition qu'un cessez-le-feu rapide permette le retour, à bref délai, de ces déplacés dans leurs villages d'origine.

- Présidence de M. Philippe Marini, président de la commission des finances et de M. Jean-Louis Carrère, président de la commission des affaires étrangères et de la défense -

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