Intervention de Jean-Claude Duplessy

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 6 décembre 2011 : 1ère réunion
Audition de la commission nationale d'évaluation cne des recherches sur la gestion des déchets radioactifs

Jean-Claude Duplessy, président de la commission nationale d'évaluation :

Au plan scientifique, nous considérons que le travail des équipes de l'ANDRA est d'excellente qualité. Celui-ci a permis de démontrer l'adéquation du site pour le stockage, d'étudier son hydrogéologie et de confirmer les qualités de confinement de l'argile callovo-oxfordien. Certes, il reste nécessaire d'approfondir un certain nombre de points, que nous avons signalés, tels que les techniques de scellement. Mais cela ne constitue pas un sujet d'inquiétude, l'ANDRA disposant encore de cinquante a cent ans pour trouver des solutions encore plus performantes que celles envisagées actuellement. Compte tenu de l'avancement de ses travaux, il semble raisonnable de considérer que l'ANDRA est en capacité de proposer en 2012 un projet cohérent, lequel pourra, par la suite, être amélioré.

Les difficultés sont apparues avec le passage à la phase industrielle, sur des points qui n'avaient pas fait l'objet d'études spécifiques, par exemple la ventilation. Nous estimons que certaines questions ont été prises en compte tardivement, au regard de l'échéance, fixée à 2012, pour la remise d'un dossier complet permettant au Gouvernement, au Parlement, mais aussi au public, de se forger une opinion.

Le dossier remis par l'ANDRA en 2009 comportait pourtant des schémas et des données compréhensibles par tout un chacun. Il semble difficile de croire qu'un maître d'oeuvre système sera mieux à même que l'ANDRA de préconiser des solutions adaptées alors qu'il doit s'approprier au préalable les résultats des recherches menées par cette dernière. La situation présente semble résulter directement du conflit survenu avec les producteurs, à l'origine des incertitudes sur certaines options techniques. Il est, de ce fait, demandé au maître d'oeuvre de préconiser un certain nombre de choix, par exemple en termes d'architecture. Si nous sommes certains que l'ANDRA suivra le travail du maître d'oeuvre, il n'en reste pas moins que celui-ci devra s'approprier les acquis de quinze à vingt ans de travail dans un temps très court, ce qui introduit un risque de dérive.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion