Intervention de Pierre Jaillet

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 8 février 2012 : 1ère réunion
Avenir de la zone euro : vers un rôle plus actif de la banque centrale européenne bce — Table ronde

Pierre Jaillet, directeur général des études et des relations internationales de la Banque de France :

Alors la prime de risque sera probablement mutualisée sur l'ensemble des Etats.

En réponse à M. Yung, il y aura une nouvelle activation de la facilité à très long terme à la fin février. Par ailleurs, tous les prêts ne sont pas revenus en dépôt à la banque centrale ; l'essentiel a bien permis d'irriguer le secteur bancaire et l'économie.

Sur la question du partage des tâches entre le FESF ou futur MES, et la Banque centrale, ce n'est sans doute pas une bonne idée de donner une licence bancaire au futur MES, car on compliquerait beaucoup la gestion de la liquidité ; de plus, la comparaison avec le FMI n'est pas pertinente car le FMI, qui n'est pas branché sur les liquidités d'une banque centrale, a des ressources finies et doit se retourner vers des actionnaires, c'est-à-dire les Etats, pour se financer.

Sur le taux de change, c'est le Conseil EcoFin (Conseil de l'UE dans sa formation Economie et Finances), rassemblant les ministres des finances des Etats membres, qui est compétent pour déterminer les grandes orientations de la politique de change ; j'observe que la Réserve fédérale des Etats-Unis ne peut intervenir sans autorisation du Trésor sur le marché des changes.

Concernant le Japon, dont la situation depuis dix ans a préfiguré à bien des égards la crise actuelle, on constate qu'il a longtemps financé des « zombies », c'est-à-dire des banques ou des entreprises maintenues sous perfusion alors qu'elles n'étaient pas nécessairement viables dans le cadre d'un marché normal. Cela coûte cher à l'État, et cela freine sans doute la croissance potentielle.

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