Elle m'intéresse beaucoup. Monsieur Yung, l'appel de fonds du MES s'élève à 16,3 milliards pour la France. C'est à l'initiative de la France, soutenue par l'Allemagne, que nous appelons deux tranches à la fois, afin d'accélérer la capitalisation du MES et ramener ainsi le calme sur les marchés financiers. Plusieurs pays attendent de pouvoir tirer sur le MES. Ces pare-feux restaureront la confiance dès lors qu'ils seront suffisamment élevés. C'est un engagement du président Sarkozy et de la chancelière Merkel.
J'en viens à la hausse des prix, car il est important de comprendre l'économie globale de la réforme. La baisse de charges sur les entreprises, de 13,2 milliards, sera compensée pour 10,6 milliards par une hausse de la TVA et pour 2,6 milliards par la fiscalité du patrimoine. Puisque la hausse de la TVA est inférieure à la baisse du coût du travail, le coût des produits français sera abaissé plus que n'augmentera la TVA. C'est une configuration inédite, monsieur Caffet ! En général, la baisse du coût du travail est inférieure à la hausse de la TVA ; en Allemagne, sur une hausse de trois points, deux ont été affectés au déficit, un à la baisse du coût du travail, et la hausse des prix a été de 1,5 point. Nous, nous faisons l'inverse ! Même si les entreprises françaises affectent une petite partie de la baisse du coût du travail à la reconstitution de leurs marges, le différentiel sur les produits français reste très favorable.
En outre, des 10,6 milliards de hausse de TVA, seuls 80 % frappent les produits français, soit 8,4 milliards, le reste concerne les produits importés. Les produits français bénéficient donc d'une baisse des coûts de 13,2 milliards, et ne subissent une hausse de TVA qui n'est que de 8,4 milliards. Les prix des produits français devraient baisser, contrairement aux produits importés.