Pourquoi une fondation ? C'est la seule manière de sortir de l'impasse. Une institution publique aura toujours un problème de crédibilité pour noter des États, et vous avez rappelé combien le système privé s'était fourvoyé. Les documents montrent comment les agences de notation ont accéléré et aggravé la crise alors qu'elles auraient dû l'anticiper. La culture française a du mal à accepter l'idée d'une fondation indépendante. Pour les Anglo-saxons et les Allemands, l'apport des fondateurs ne leur donne pas un droit de regard sur la fondation.
Le choix d'une institution européenne est dans la ligne des réflexions européennes. L'Europe a été la seule à dire : nous voulons changer en profondeur la gouvernance économique actuelle, européenne et mondiale. La France était très isolée quand elle a demandé, avec l'Allemagne, la tenue du G20. Nous apportons une réponse, avec une culture économique européenne, qui correspond à nos valeurs et se distingue du capitalisme anglo-saxon pur et dur. Dès le début de la crise, la France et l'Allemagne ont manifesté la volonté de changer les choses. C'est un bon point pour le rayonnement extérieur de l'Europe.