A Rio se joue une photographie de l'état du monde sur les grandes questions de l'environnement et du développement. Il y a vingt ans les Occidentaux avaient encore la main. Des tensions sont ensuite apparues à Johannesburg. Rio +20 va être un moment clé qui déterminera s'il existe un cadre d'accord possible sur le développement et les grands enjeux environnementaux entre les grands pays émergents, devenus des puissances mondiales, et les anciens pays industrialisés. C'est la vocation de ce genre de sommet, même s'il ne donne pas toutes les réponses. Du moins aura-t-on défriché les questions complexes sur l'économie verte, derrière lesquelles on trouve les enjeux du développement et de la régulation.
Les recommandations du rapport, qui sont destinées à éclairer les positions de la France et de l'Union européenne, ont le mérite de balayer à peu près l'ensemble des questions, de façon équilibrée et assez complète. Elles rappellent le rôle des collectivités locales - nous sommes au Sénat -, pour lesquelles nous proposons un nouveau statut dans les négociations internationales.
L'énergie est un point clé de la conférence de Rio, grâce à l'initiative de Ban Ki Moon, qui appelle à une énergie durable pour tous fondée sur les énergies renouvelables, sur lesquelles l'Europe est également fortement mobilisée. On peut espérer arriver à des résultats concrets dans ce domaine, si on n'en demande pas trop, par exemple un accord sur les gaz de schiste entre l'Europe, les Etats-Unis et la Chine ! Ce genre de sommet vise le consensus, et ici nous nous livrons à un premier exercice. Nous n'avons pas à opposer la notion de saut technologique à la nécessité de trouver des formes d'économies durables. Les pays émergents ne peuvent continuer de tenter de copier notre ancien modèle de croissance, comme le montre déjà la compétition pour les matières premières et la crise climatique.
Je suis d'accord sur les imperfections de rédaction de la recommandation n° 11, mais on doit pouvoir trouver un consensus sur le rapport.