Ce n'est pas une nouveauté d'introduire des jouets à l'école, puisqu'il existe des clubs de jeux, des ludothèques. L'intérêt de ce dispositif repose sur un concept original, une combinaison spécifique de jouets à même de répondre aux besoins ludiques des enfants. Les jouets sont répartis en trois catégories : les jeux symboliques ou d'imitation, les jeux de construction ou d'imagination et les jeux de règles ou de société. Cette sélection a été étudiée par des spécialistes et a été validée après plusieurs années de pratiques. L'objectif est de provoquer des réactions de compensation ou de décompensation des enfants afin qu'ils se détendent, s'équilibrent, s'intègrent dans un processus de développement personnel au sein d'un groupe qui partage la même dynamique. Chaque pack comprend une soixantaine de jeux, ce qui permet de répondre à la demande de groupes de 15 à 25 enfants. Cet outil concret ancre les enfants dans une réalité à leur dimension ; ils sont trop souvent projetés dans des réalités d'adulte et se réfugient dans des mondes virtuels.
Les jeux sont à la disposition des enfants qui choisissent en toute liberté celui auquel ils veulent jouer, sans animation ni travail par thème. L'encadrement est assuré par les enseignants ou par le personnel municipal pendant les récréations, la pause méridienne ou après la sortie des cours. Ces espaces ludiques ne nécessitent aucune formation, ils utilisent les ressources humaines et matérielles existantes à l'exception de l'acquisition des jouets.
Une convention cadre a été signée entre l'éducation nationale et les représentants de la filière jouet, qui se sont engagés à proposer le pack à des tarifs tout à fait préférentiels.
Le dispositif s'adresse à toutes les écoles et sa mise en oeuvre permet d'obtenir des résultats rapides et probants. Ainsi dans celles où les espaces ludiques ont été créés note-t-on un changement d'atmosphère, une pacification des comportements, une diminution des incivilités et de la violence, le développement de la mixité fille/garçon et entre grands et petits, des progrès dans l'intégration et la communication, un sens accru des responsabilités et du respect des règles, l'amélioration de la confiance en soi et la concentration, l'appropriation de l'école par les enfants et la stimulation des apprentissages. Mme Primas a pu le constater à Bonnières-sur-Seine, les enfants se respectent, s'organisent de façon autonome, assimilent les règles du champ social et ... retournent ensuite tranquillement en classe.
Le dispositif permet de mieux vivre ensemble à l'école ; et si les enfants vivent mieux à l'école, ils sont en situation de mieux vivre tout court et de mieux travailler, ce qui est tout à leur bénéfice, mais aussi à celui des enseignants, des parents et de la collectivité toute entière. Il s'agit d'un outil efficace pour aménager les rythmes et les espaces scolaires. De plus en plus d'enfants restent en effet dans le champ scolaire de 8 heures du matin à 18 heures et il est primordial de les considérer dans leur globalité et non pas seulement comme élèves.
Il s'ouvre en moyenne un espace ludique en milieu scolaire par semaine ; 70 dossiers sont en cours d'installation et une cinquantaine à l'étude. Ce début est très prometteur ; je compte sur vous pour être notre relais auprès des collectivités afin que ce dispositif profite au plus grand nombre.