Mais, en réalité, ce que vous nous proposez, monsieur le Premier ministre, ce n’est ni un tournant ni un virage de la rigueur. Ce n’est pas non plus, comme on a pu l’entendre, un « tour de vis fiscal ».
Si tel était le cas, cela laisserait supposer que nous nous serions trompés – y compris le Président de la République pendant la campagne électorale – sur l’état économique et budgétaire de notre pays. Or nous savons très bien quel est l’état de notre pays.
D'ailleurs, les prévisions sur lesquelles le programme a été fondé – un taux de croissance de 0, 5 % – étaient beaucoup plus réalistes que celles du précédent gouvernement, qui tablait sur un taux de 0, 7 %.
Dès lors, mes chers collègues de l’opposition sénatoriale, épargnez-nous vos leçons en la matière ! §
Monsieur le Premier ministre, ce que vous nous proposez aujourd'hui, c’est de mettre en œuvre les engagements de François Hollande, ceux sur lesquels les Français se sont prononcés en le portant à la présidence de la République. Ce que vous nous proposez, c’est une gestion stricte et exigeante du budget de l’État afin de retrouver un équilibre vertueux des finances publiques à la fin de l’année 2017, mais également une politique qui enraye le déclin de la France et redonne confiance et espoir aux Français, une politique de justice sociale et fiscale, une politique faite de clarté, de constance, de solidarité et d’ambition. Voilà ce que les Français attendent aujourd'hui.
C’est d'ailleurs une impérieuse obligation, qui résulte du bilan de cinq ans de sarkozysme, amplifié par la crise.
Danton déclarait qu’il faut savoir dire « l’âpre vérité ». C’est une belle expression et c’est, monsieur le Premier ministre, ce que vous avez fait.
La France est en fait entrée dans une zone dangereuse que l’on essaie ou que l’on a tenté de nous cacher : une dette publique qui explose et dont l’effet de traîne se poursuivra jusqu’à l’année prochaine, avec un pic à plus de 90 % du PIB !Le voilà votre héritage !