Un mot sur les résultats de 2011. La perte d'environ 12 milliards d'euros est imputable à trois facteurs. Le rachat par la Belgique de Dexia Banque Belgique a occasionné une perte de 4 milliards. Nous étions également exposés à hauteur de 5 milliards d'euros à la dette souveraine grecque et à ses dérivés ; le plan de restructuration s'est soldé pour nous par une perte de près de 5 milliards d'euros - nous avons perdu 80 % des titres détenus, et il a fallu dénouer toutes les protections de taux. Enfin, nous avons également vendu au cours de l'été 2011 les 10 milliards de dollars de titres subprime américains que nous détenions encore. Du moins avons-nous ainsi supprimé les risques pesant sur notre bilan, et fait tomber la garantie sur ces produits votée par le Parlement à l'automne 2008.
Dexia est encore déficitaire. Cela tient au fait que les cessions d'actifs nous privent de toutes nos sources de rentabilité : nous ne conserverons que des activités très peu rentables. En 2012, certaines cessions occasionneront des pertes comptables ; nos coûts de financement ont beaucoup augmenté, puisque nous nous finançons surtout aujourd'hui grâce aux lignes d'urgence de la BCE, très bien rémunérées ; enfin la rémunération des garanties devrait progresser à mesure que les encours garantis augmentent. Si les comptes de 2011 ont pu être approuvés dans la perspective d'une continuité d'exploitation, c'est seulement parce que nous avons fait l'hypothèse que les commissions de garantie pourraient être ramenées à quelques points de base, au lieu de 50 ou 90 points aujourd'hui. A défaut, nous aurons besoin d'une recapitalisation.
Nous avons eu recours à la LTRO, pour une trentaine de milliards d'euros, puisqu'une grande partie de notre bilan reste éligible au refinancement de la BCE. Ainsi avons-nous pu consolider une partie de nos financements à très court terme.