Intervention de Richard Yung

Réunion du 5 juillet 2012 à 15h00
Débat sur les résultats du conseil européen des 28 et 29 juin 2012

Photo de Richard YungRichard Yung :

En effet…

J’en viens aux prochaines étapes de l’intégration solidaire. À présent que la spirale de l’austérité est en passe d’être brisée, ce que nous souhaitons tous, il faut régler les autres problèmes auxquels l’Union européenne reste confrontée, en particulier la préparation de la feuille de route pour la réalisation d’une véritable « union économique et monétaire ». Permettez-moi à l’occasion de regretter que le Parlement européen ne soit pas associé à cette mission.

Au cours des derniers mois, les efforts du Conseil européen ont essentiellement porté sur la résolution de la crise des dettes souveraines. La situation des banques espagnoles souligne l’impérieuse nécessité de mettre en place cette union bancaire. Nous pensons que cela passera par un système de garantie des dépôts des épargnants et par la création d’un fonds européen de résolution des crises bancaires. Il faudra en débattre.

Le Président de la République a manifesté sa volonté d’intégrer les euro-obligations « dans les solidarités à venir ». Comme vous le savez, plusieurs options existent, je ne les rappelle pas toutes. Celle qui a ma préférence et en faveur de laquelle je milite, c’est la création d’un marché unifié des dettes souveraines inférieures ou égales à 60 % du PIB. Il s’agit des dettes bleues, par opposition aux dettes rouges. C’est d’ailleurs un groupe d’éminents économistes et d’éminents députés allemands qui a formulé cette proposition, conforme aux critères de Maastricht. Les dettes supérieures à 60 % du PIB font partie de la dette rouge : elles restent à l’échelon national et doivent être gérées avec les taux d’intérêt afférents.

Dans tous les cas, la mutualisation des dettes supposera la création d’un ministère européen des finances et d’un Trésor européen.

Enfin, j’attire votre attention sur la nécessité d’aller au-delà de la surveillance des politiques budgétaires nationales pour faire émerger une union économique plus positive et plus forte, fondée, d’une part, sur une meilleure coordination des politiques fiscales – ce point a déjà été largement évoqué, mais il faut avancer –, d’autre part, sur une meilleure coordination des politiques salariales. À terme, il nous faut trouver une façon de faire converger nos modèles de croissance. On ne peut pas continuer à vivre avec – je schématise – l’Allemagne qui a pour moteur l’investissement, la France qui fonctionne avec la consommation des ménages et le Royaume-Uni qui fonctionne – quand il fonctionne – avec l’import-export et la City. Tous les trois ensemble, cela ne marche pas !

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