Intervention de Gilbert Roger

Réunion du 5 juillet 2012 à 15h00
Débat sur les résultats du conseil européen des 28 et 29 juin 2012 — Débat interactif et spontané

Photo de Gilbert RogerGilbert Roger :

Madame la présidente, messieurs les ministres, mes chers collègues, j’ai lu avec attention les conclusions du Conseil européen sur le volet syrien et je salue la « condamnation vigoureuse des violences brutales et des massacres de civils ».

Je suis satisfait que le Conseil ait demandé « une action unie de la part du Conseil de sécurité des Nations unies afin que soient exercées des pressions plus énergiques et plus efficaces ».

Cependant, je regrette que les pays européens, qui disposent de plusieurs instances pour peser sur les relations stratégiques régionales de l’Europe en Méditerranée, ne s’appuient pas davantage sur elles. Je pense notamment, et en particulier, à l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée, l’APM, qui regroupe vingt-six parlements des pays du pourtour méditerranéen. Notre Parlement y est représenté et j’ai l’honneur d’être le chef de délégation de l’APM au Sénat.

Le projet d’Union pour la Méditerranée étant en relatif sommeil depuis la crise de Gaza, à la fin de l’année 2008, et mis à mal par les récentes révolutions dans plusieurs pays de la rive sud de la Méditerranée, l’implication de l’APM permettrait de lui redonner un second souffle et de le renforcer. Autrement dit, l’APM pourrait devenir le volet parlementaire de l’UPM.

En effet, l’APM a su se renforcer depuis sa création en 2006 à Amman, de telle sorte qu’elle est devenue un forum pertinent pour évoquer les problèmes de l’espace méditerranéen. Elle se définit comme l’institution parlementaire qui rassemble, sur un pied d’égalité, les parlements de tous les pays du bassin méditerranéen.

Depuis 2010, elle bénéficie à nouveau de la participation des parlementaires israéliens à ses travaux. Elle est aussi la seule instance interparlementaire qui compte parmi ses quatre vice-présidents un Israélien et un Palestinien.

Avec un format géographiquement centré sur le pourtour méditerranéen, l’APM se veut un instrument de dialogue sur les problèmes économiques, politiques et environnementaux qui affectent cette zone sensible. Elle est également un vecteur d’influence utile pour le Parlement français.

L’APM s’est vu octroyer le statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale des Nations unies par sa résolution 64/124.

L’APM et les Nations unies ont décidé de renforcer leur coopération dans la région méditerranéenne ; ainsi, l’APM s’est engagée à mettre à disposition de l’ONU ses instruments de diplomatie parlementaire et de renforcement de la confiance régionale. La mobilisation et le soutien de l’APM lors des missions de l’ONU pendant la crise de Libye ont été salués par M. Ban Ki-moon.

Par ailleurs, l’APM joue un rôle non négligeable dans le suivi du processus de paix au Proche-Orient.

Une coordination accrue entre l’APM et le Quatuor s’est mise en place, au niveau tant politique que parlementaire, afin de créer les conditions d’une reprise des négociations entre les parties israélienne et palestinienne.

Aussi, monsieur le ministre, quels sont les projets du Gouvernement sur l’Euro-méditerranée ? Comment le Président de la République compte-t-il renforcer les liens de l’Union européenne et de la France dans la région méditerranéenne ?

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