Intervention de Françoise Cartron

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 10 juillet 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Vincent Peillon ministre de l'éducation nationale et de Mme George Pau-langevin ministre déléguée auprès du ministre de l'éducation nationale chargée de la réussite éducative

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron, rapporteure pour avis pour l'enseignement scolaire :

Monsieur le ministre, je voudrais, au nom de mon groupe, vous dire que vos propos nous ont fait beaucoup de bien. Certes, l'on constate un certain pessimisme, car des interrogations traversent le monde de l'éducation. Mais il y a aussi un très fort désir d'école de la part des parents, qui en attendent beaucoup pour l'avenir de leurs enfants, ainsi que de la part des enseignants qui, malgré ces années difficiles, ont conservé intact leur désir d'innover, de s'investir, ce qui doit s'accompagner de la reconnaissance de leur métier.

Nous étions habitués à une vision budgétaire et financière, et en vous écoutant, nous avons retrouvé une vision réellement éducative, c'est à dire centrée sur la mission essentielle de l'école, qui est la formation des jeunes, de leurs savoirs et de leur personnalité.

Nous nous retrouvons dans vos trois priorités. L'importance donnée à l'école primaire et maternelle avec la scolarisation avant trois ans va de soi, car c'est là que tout se construit, alors que l'on a eu par le passé l'impression que l'école maternelle servait de variable d'ajustement.

Vous avez rappelé qu'enseigner est un métier, ce qui est une évidence. A ce propos, il pourrait être utile de réintroduire, dans le cadre des écoles supérieures des professeurs, des éléments relatifs à l'enseignement en maternelle, qui est quelque chose de spécifique. Les pré-recrutements nous renvoient non sans nostalgie aux écoles normales, qui avaient permis à des milliers de jeunes issus de milieux défavorisés de faire des études et de s'engager dans un métier valorisé dans la société.

Sans revenir aux écoles normales, il serait très positif de revenir à la mixité sociale.

Vous avez lancé le chantier des rythmes scolaires ; la grande concertation en cours pose la question de la place de l'école dans la cité. Comment aborder l'après-école ? Pour les enfants des quartiers défavorisés, l'école est le seul lieu d'apprentissage. Des efforts très importants restent à accomplir, avec les collectivités locales, afin que l'école ouvre sur les mondes de l'art, du sport et sur tous ces champs qui permettent aux enfants de se construire.

Au Sénat, nous sommes très attentifs à la place des collectivités. S'il y a un chantier auquel il faut les associer, c'est bien celui de la semaine de quatre jours. Plutôt qu'une réponse unique, je me demande s'il ne faut pas la moduler selon les spécificités des territoires, ruraux, urbains ou relevant de la politique de la ville, par exemple.

Madame Pau-Langevin, la réussite est un objectif majeur. Quid des expériences innovantes menées dans certaines écoles ces dernières années ? Tout couler dans un moule unique, c'est ne pas leur faire de place. Certaines d'entre elles mériteraient d'être étendues. Des collèges, dans certains départements, ont réinventé le métier d'enseignant, le contenu des enseignements, la notion même de réussite. Cela nous renvoie au décrochage scolaire. Les résultats du bac illustrent la chute des bacs pros, qui m'interpelle. Ce n'est sans doute pas tant la conséquence de la réforme des trois ans que d'une orientation par défaut.

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