Intervention de Brigitte Gonthier-Maurin

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 10 juillet 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Vincent Peillon ministre de l'éducation nationale et de Mme George Pau-langevin ministre déléguée auprès du ministre de l'éducation nationale chargée de la réussite éducative

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin, rapporteur pour avis pour l'enseignement professionnel :

Je compte aller au-delà, pour souligner combien je suis satisfaite de la priorité accordée par le Gouvernement Ayrault à la jeunesse, à l'école et à l'accès à la connaissance. J'aurais mille questions à vous poser ! Je vous en ai adressé directement quelques unes. Je retiens tout d'abord votre priorité : faire du primaire le grand moment de l'étude et de la reconstruction. Avant de parler de décrochage, il faut procéder aux réparations qui s'imposent. Je milite pour aborder très en amont la question de la construction du service public pour les enfants qui n'ont que l'école pour apprendre. Tous et toutes sont capables, à condition de construire, dès l'entrée à l'école, les processus d'apprentissage.

Vous avez annoncé, dans le cadre de la concertation, votre souci de remédier à la question fondamentale de la formation des enseignants. C'est au sein du collectif budgétaire que vous avez ouvert 89,5 millions d'euros de crédits supplémentaires au profit des missions de l'État, d'autant plus urgents que les difficultés s'accumulent sur le terrain. Suffiront-ils, dès la rentrée 2012, au regard des suppressions massives d'emplois prévues ? Vous proposez de créer 1 000 postes de professeurs des écoles. Les emplois créés dans le secondaire le seront sur les postes non pourvus. Ceux-ci sont plus de 940, pourquoi s'arrêter à 280 ? Quelle sera l'ampleur du braquet du projet de loi de finances pour 2013 ? J'aurais souhaité que le collectif dise un mot des RASED (réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté). Le précédent gouvernement a consacré 1,3 milliard d'euros aux heures supplémentaires. Cette manne peut-elle être tout de suite utilisée comme pompe d'amorçage pour les pré-recrutements, sachant que vous ne pourrez mettre en place les formations nécessaires si facilement ? Nous aurions besoin d'un état des lieux extrêmement précis. Je n'ai pas très bien compris comment vous souhaitez procéder avec les emplois d'avenir.

Comme Mme Cartron, j'ai constaté, au long de la mise en route de la réforme de l'enseignement professionnel, que tous les clignotants sont au rouge. J'en veux pour preuve les très mauvais résultats au baccalauréat. Même les professionnels s'interrogent sur la nature de la professionnalisation ! Le bac pro en trois ans, nous ne sommes pas contre, a priori. Les meilleurs peuvent en bénéficier. Mais cela déstabilise l'offre de formation, démonte l'articulation avec les CAP. Quid de la poursuite des études ? Les bacheliers professionnels pourront-ils suivre un BTS ? Cette réforme ne peut rester en l'état. Je milite pour que nous disposions d'un bilan précis, y compris sur le recul de six points.

Quelles leçons tirez-vous des expériences en cours, en particulier des écoles du socle - il y en a cinq dans mon académie ? Je suis très inquiète de la mise en place des masters en alternance. Dans le cadre de notre mission, nous avons recueilli des témoignages épouvantables de stagiaires. Et que va devenir le dispositif Éclair (Écoles, collèges et lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite) ? J'aurais bien d'autres questions...

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