Il serait contradictoire de lancer une concertation, en respectant les différents acteurs et de vous présenter une réforme toute ficelée. Le piège est évident, d'autant que vous me savez passionné ! Je m'en garderai donc. La réforme ne pourra être écrite qu'à l'issue de la concertation.
J'ai distingué trois priorités absolues, mais le nombre des sujets ouverts est considérable.
Madame Morin-Desailly, je suis en faute : Aurélie Filipetti aurait raison de m'en vouloir de n'avoir pas évoqué le grand plan en faveur de l'éducation artistique annoncé par le Président de la République. 22 ministères sont impliqués dans la concertation. L'éducation nationale est prioritaire et le ministère occupe un rang protocolaire important. Mes collègues qui éprouvent des difficultés budgétaires ont bien compris que s'ils veulent agir, en matière d'éducation populaire, de sports, de culture, d'Internet, mieux vaut se rapprocher très vite du ministère de l'éducation nationale. Je n'ai pu être exhaustif, mais j'accorde une grande importance à l'éducation artistique et culturelle. Cette question, qui doit être traitée en même temps que celle de la réforme des temps scolaires, ne relève pas du domaine législatif. Nous convoquerons une première réunion avec les DRAC (directeurs régionaux des affaires culturelles) dès la rentrée. Nous devons rapprocher les deux institutions.
Bien entendu, nous sommes pour la reconnaissance du travail d'équipe. C'est au pied du mur que l'on voit le maçon. Cela supposerait de poser la question du métier, des obligations de service, mais les demandes syndicales se situent plutôt en-deçà des 18 ou des 15 heures hebdomadaires qu'au-delà. Cette question sera ouverte. Il n'y a pas d'uniformité, certaines décharges peuvent être nécessaires dans certains endroits mais pas ailleurs. C'est une des pistes les plus fructueuses pour l'éducation prioritaire. La concertation va avoir lieu. Nous avons fixé des priorités. Nous ne sommes pas dans une période de richesse budgétaire, qui permettrait d'améliorer les traitements, de faciliter le passage à la hors-classe et d'enseigner moins ou différemment. Le Président de la République sortant a proposé dans la campagne d'augmenter les obligations de service de six heures, avec le succès que l'on sait.