Intervention de Françoise Férat

Réunion du 17 juillet 2012 à 9h30
Questions orales — Enseignement technique agricole

Photo de Françoise FératFrançoise Férat :

Monsieur le ministre, en cette période d'arbitrage budgétaire, j'ai souhaité attirer votre attention sur l'enseignement technique agricole. Rapporteur pour avis de son budget depuis onze années, j'ai toujours à cœur de défendre au mieux ses intérêts, avec une motivation toujours intacte.

Je tiens tout d'abord à rappeler combien il s'agit d'un enseignement d'excellence. Avec un taux d'insertion professionnelle exceptionnel de plus de 90 % de ses élèves, moins de six mois après l'obtention des diplômes, on voit toute son importance et sa réussite.

En ces temps de crise et de trouble sans précédent, qui ont une telle incidence sur l'emploi de notre pays et surtout sur celui de nos jeunes, je déplore que l'enseignement technique agricole ne soit pas suffisamment mis en avant et que sa promotion ne soit pas à la hauteur de ce qu'il mérite.

Il est important de favoriser le développement équilibré de toutes les composantes de l'enseignement agricole, qu'il s'agisse du public, du privé temps plein ou du privé rythme approprié. Elles ont toutes leurs spécificités et répondent de façon diversifiée et adaptée aux besoins des élèves, des familles et des territoires. Il faut travailler ensemble !

Malgré les contraintes budgétaires auxquelles doit faire face notre pays, l'enseignement agricole a été plutôt bien traité lors de la loi de finances pour 2012. Il a toutefois payé son écot à la RGPP et pris pleinement sa part aux mesures de maîtrise de la dépense publique, notamment via l'optimisation de la gestion et la réduction de 10 % de ses crédits de fonctionnement à l'horizon 2013.

En termes d'emplois, après les nouvelles suppressions de postes, nous sommes parvenus à un taux de non-compensation des départs à la retraite de 45, 5 % sur trois ans. Il ne sera pas possible à l'avenir d'aller plus loin sans entraver durablement son développement. Tous les jeunes qui s'y destinent doivent pouvoir y trouver leur place.

Monsieur le ministre, vous avez annoncé la création de 110 postes, mais quid de leur financement et du choix des établissements qui en bénéficieront ? Quels critères comptez-vous retenir ?

Je rencontre régulièrement des chefs d'établissement. Leurs demandes, leurs besoins face à la réalité du terrain montrent clairement que l'attente porte principalement sur l'encadrement, avec des postes d'assistant d'éducation, d'assistant de vie scolaire, etc.

Je terminerai en revenant sur les synergies avec le ministère de l'éducation nationale, qui semblent désormais systématiquement recherchées. C'est vrai à l'échelon central, pour la définition des politiques éducatives, la mise en œuvre des réformes, les référentiels des formations et la conception des épreuves. Néanmoins, l'échelon régional doit être également très actif, notamment à travers la mise en commun de locaux ou l'optimisation de la carte des formations. Les échanges de services d'enseignants entre établissements de l'éducation nationale et établissements de l'enseignement agricole se développent également.

Cette consolidation des coopérations entre éducation nationale et enseignement agricole s'opère non seulement dans le respect des spécificités de chacun, mais aussi dans un esprit nouveau de coresponsabilité. Son développement permettra de desserrer l'étau budgétaire, par l'optimisation des fonctionnements et des coûts. Il est primordial que cela perdure et s'amplifie.

Face à l'importance des défis que doit relever l'enseignement agricole, reconnu pour la qualité exceptionnelle de ses performances – j'entends par là une pédagogie en lien avec les secteurs professionnels concernés, des résultats remarquables aux examens et un taux d'insertion professionnelle exceptionnel –, je vous remercie, monsieur le ministre, de bien vouloir m'indiquer quelles mesures vous comptez mettre en œuvre afin de favoriser le développement de ce niveau d'excellence.

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