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Interventions sur "afghan" d'Aymeri de Montesquiou


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..., presque jour pour jour, dans la nuit du 12 novembre 2001, un millier de voitures emportaient les chefs et les cadres taliban qui s’échappaient de Kaboul, se scindant en deux colonnes, l’une vers Kandahar, l’autre vers Djalalabad. C’est une énigme, car tous les véhicules qui avaient bravé le couvre-feu américain les nuits précédentes avaient immédiatement été détruits. Nous devions apporter aux Afghans la paix, la sécurité, la démocratie sous la forme d’élections libres. Aujourd’hui, les combats sont de plus en plus âpres contre des taliban mieux aguerris ; le nombre des victimes collatérales est inacceptable ; des attentats ensanglantent chaque semaine les villes. Les élections n’ont été qu’une pantomime pour laquelle les électeurs afghans ont risqué leur vie. Ce scrutin devait désigner un c...

Personne ne peut être péremptoire sur un sujet aussi complexe. J’affirmerai seulement que la porte de la paix ne peut être ouverte que par la clef de la confiance retrouvée du peuple afghan. Les Afghans éprouvent un ressentiment haineux pour des tenants du régime dont les palais insultent leur misère et leur salaire de base de 30 dollars. On retrouve une atmosphère proche d’Apocalypse now. Des piliers du régime, membres de l’Agence centrale de renseignement américaine, la CIA, sont suspectés de trafic de drogue. Ainsi, le ministre chargé de la lutte contre la drogue, le géné...

Je conclus, monsieur le président. Nous devons avoir à l’esprit la réalité d’un monde indo-persan dont l’Afghanistan constitue le cœur. L’objectif immédiat de cette guerre doit être de retrouver la confiance du peuple afghan, sinon, comme les Soviétiques, nous garderons une plaie au flanc pendant des années. Nous avons perdu la confiance des Afghans et, sans elle, nous aboutirons à un humiliant retrait, sans avoir atteint nos objectifs de stabilisation du pays et de défense des libertés. Pour y parvenir, u...

La question et la réponse sont les mêmes aujourd’hui. Nous luttons contre un obscurantisme brutal au nom de la liberté et des droits de l’homme. Nous combattons les talibans pour qu’ils ne réitèrent pas leurs crimes contre le peuple afghan. Nous combattons pour empêcher les talibans d’atteindre leur objectif avoué de transformer les pays d’Asie centrale, zone éminemment stratégique, en émirats. Nous combattons pour éviter que le Moyen-Orient, taraudé par Al-Qaïda, ne bascule et que nous ne lui abandonnions 65 % des ressources mondiales de pétrole.

La France est engagée en Afghanistan auprès de nos alliés depuis 2002. Les soldats alliés furent alors accueillis en libérateurs. Sept ans plus tard, force est de constater que la situation s’est considérablement dégradée, malgré l’augmentation des effectifs. Pour redéfinir nos rapports avec la population, il me semble nécessaire de classer la mosaïque afghane en trois groupes pour lesquels nous devons mettre en œuvre des pol...

...rassemblent toujours contre l’envahisseur, l’histoire en témoigne. Ce conflit doit être gagné en rupture avec ce qui s’est fait jusqu’alors. Rappelons-nous que, lors du conflit en Irlande du Nord dans les années soixante-dix, les Britanniques, qui connaissaient parfaitement le terrain, avaient déployé au plus fort de la crise vingt soldats pour 1 000 habitants. Si l’on appliquait le même ratio en Afghanistan, il faudrait 620 000 hommes, au lieu des 216 000 soldats actuellement engagés. Cette voie serait absurde. Auprès de ces nationalistes, la stratégie de la force pure est illusoire, contreproductive même dans cette guerre asymétrique. Il faut donc revoir notre stratégie pour optimiser le cadre de l’action des alliés : peace building plutôt que peace keeping. Il faut leur démontr...

De 2002 à 2007, elle y a explosé, comme l’a confirmé l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime. La seule province du Helmland, au sud, totalise plus de 100 000 hectares cultivés, contre moins de 30 000 en 2002 et 90 % de l’héroïne mondiale provient des champs de pavot afghans, lesquels, avec 7 700 de tonnes produites, alimentent 60 % du PIB du pays ! Sachant que le prix est de près de 90 dollars le kilogramme pour une production de 45 kilogrammes à l’hectare, on comprend aisément que les talibans n’aient guère besoin d’encourager les paysans à cultiver le pavot. La lutte contre ce fléau est tout simplement illusoire, si l’on ne prend pas en compte le fait que le blé...

Quelles ont été les évolutions depuis lors ? Seule une compréhension profonde des mentalités afghanes par la France et ses alliés pourra vaincre l’extrémisme. Je souhaite, messieurs les ministres, que nous prenions en compte nos erreurs. Quoi qu’il en soit, s’il faut un effort de guerre, notre action de paix doit être beaucoup mieux organisée. Toutefois, en dépit de ces critiques, nos soldats ne peuvent avoir de doute quant au soutien du pays. Le jour où le Président de la République, préside...

...t d'abord souligner l'initiative de Mme Goulet et de mon groupe, le RDSE, en faveur de ce débat. Le 11 septembre 2001, le monde fasciné, effaré, consterné, assistait au plus effroyable attentat jamais fomenté et concrétisé : les États-Unis avaient été frappés au coeur ! Deux jours auparavant, le Commandant Massoud, chef de l'Alliance du Nord, avait été assassiné à Khodja Bahouddin, au nord de l'Afghanistan, par deux tueurs commandités par Al-Qaïda. La communauté internationale réalisait enfin le danger que représentait le fondamentalisme islamiste, jusqu'alors ignoré avec une surprenante insouciance, peut-être parce que les Américains avaient, pendant la guerre froide, considéré que l'Islam fondamentaliste constituait la meilleure barrière contre le communisme et que cette politique a continu...

Ou encore parce que, l'Afghanistan étant loin, la France prônait alors une neutralité active, aphorisme étonnant. Les États-Unis ne pouvaient laisser l'agression impunie et la communauté internationale prenait enfin en compte la menace de cet islamisme fanatique. La corrélation entre les attentats contre le World Trade Center et les talibans apparaissait évidente. L'ONU décidait d'éradiquer un mal devenu planétaire, exporté ...

A-t-on mis en place une coopération coordonnée avec le Tadjikistan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan et l'Iran pour poser un garrot sur les flux de drogues qui, à travers l'Asie centrale et la Turquie, parviennent jusqu'en Europe, dont ils constituent plus des trois quarts de la consommation ? Non ! Pourquoi a-t-on laissé la charia servir de socle à la Constitution afghane, ...

... faisant acte d'ingérence, mais en soulignant qu'il fallait à tout prix marquer une rupture constitutionnelle avec le régime des talibans et donner un plus grand sentiment de liberté à la population, en particulier aux femmes, tout en affirmant qu'il n'y avait pas opposition entre démocratie et religion ? Là non plus, nous n'avons pas de raison à opposer. Je me suis rendu à plusieurs reprises en Afghanistan. J'ai vécu quinze jours chez le Commandant Massoud. Il me rappelait que, dans ce pays, toutes les troupes étrangères avaient été vaincues. Nous gardons en mémoire qu'une armée britannique de 12 000 hommes y a été anéantie, à l'exception d'un médecin épargné pour témoigner, et que les Soviétiques y furent saignés alors qu'ils avaient engagé la première armée du monde. L'Afghanistan est const...

... génère un sentiment national très fort et, plus encore, un nationalisme virulent. Tous les chefs de guerre représentant les diverses provinces afghanes partageaient cette affirmation : ils désiraient être aidés par des envois d'armes et d'argent, mais soulignaient l'allergie des Afghans à toute présence armée étrangère. Cela dit, lorsque les forces de la coalition ont mis en déroute les talibans, elles ont été accueillies, je le répète, en libératrices. Les années sombres pendant lesquelles les femmes avaient replongé dans une servitude moyenâ...

Ne peut-on consacrer ces 150 millions aux infrastructures électriques du pays, afin que chaque village ait la conviction d'être relié et d'appartenir à un État, l'État afghan ? Ne peut-on consacrer ces 150 millions d'euros à l'alphabétisation du pays, de ses petits garçons et de ses petites filles, afin de lutter contre l'obscurantisme taliban ? Ne peut-on consacrer ces 150 millions à l'Internet, afin que ce pays puisse s'intégrer dans la communauté internationale et ne nourrisse pas le sentiment d'en être exclu ? En conclusion, ne peut-on privilégier notre effort ...

Le Pakistan et l'Afghanistan partagent, selon le pays, des minorités baloutches, pathanes ou pachtounes. Les talibans utilisent le sanctuaire des zones tribales comme refuge. Il faut arrimer le Pakistan, pays difficile, à un ensemble régional et international afin qu'il s'autocontrôle. Pour cela, il convient de lui garantir la sécurité sur sa frontière avec l'Inde. Ce sont tous ces pays du monde indo-persan, premiers c...

Notre effort doit être orienté vers cette coordination et le développement économique de l'Afghanistan. Nous devons impliquer ces pays beaucoup plus fortement dans la paix en mettant en place une initiative régionale comparable à l'Organisation de coopération économique, l'OCE, qui existe mais reste à l'état de veille. La diplomatie française s'honorerait si elle prenait cette initiative de paix innovante, qui n'a pas encore été tentée. La misère constitue partout le meilleur humus pour le ...

Avant de conclure, je privilégierai trois points. Les alliés doivent s'engager à rester en Afghanistan tous pour la même durée. En effet, aujourd'hui, nous sommes incapables de donner un calendrier de fin de conflit.