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Interventions sur "scolaire" de Brigitte Gonthier-Maurin


11 interventions trouvées.

...ous vous en doutez, je ne partage pas toutes les conclusions. Nous avons tous pu mesurer combien la question de l'orientation est complexe, et nous sommes tous d'accord sur l'exigence d'en finir avec l'orientation par l'échec. Mais je ne vois pas comment on y parviendra, eu égard aux déterminismes sociaux que pointait Jean-Claude Carle, sans se préoccuper des mécanismes qui conduisent à l'échec scolaire. C'est en ce sens que je suis prête à vous rejoindre sur la nécessité de prendre en compte l'amont : on ne s'émancipera pas de l'orientation par l'échec sans entreprendre de lutter contre l'échec scolaire. Il ne s'agit pas, ce faisant, d'orienter plus en amont ; un enfant de sixième, voire de troisième n'est pas en mesure de choisir un métier, alors que les métiers ne cessent d'évoluer et exigent...

Saluons le travail considérable de la MCI, sous l'impulsion de notre rapporteure. Il y a deux ans, j'avais exprimé notre crainte que cette réforme génère du flou, et surtout qu'elle nous éloigne de l'objectif principal : redonner du temps scolaire aux enseignants pour lutter contre l'échec scolaire, qui n'est pas une fatalité. C'est pourquoi je m'étais battue pour que l'expression « tous capables » figure dans la loi. Mes craintes subsistent et le nouveau décret m'inquiète, car il autorise une trop grande diversité de situations, qui peuvent générer encore plus d'inégalités. Sur le fond, il est nécessaire de revenir sur le retrait par Xavi...

...ités sans moyens pérennes. Le deuxième décret ajoute à la confusion, même s'il peut arranger des maires voulant mutualiser les activités : où s'arrêtera la diversité dans l'organisation ? Les propositions de la rapporteure ne me posent pas de problème, sauf une : l'abaissement du taux d'encadrement m'inquiète, même si votre exemple du professeur de musique est parlant. Le glissement d'activités scolaires dans le périscolaire est aussi préoccupant. Certaines activités devraient rester du ressort de l'Éducation nationale ; le théâtre peut ainsi servir à apprendre le français. La question n'est pas de savoir si tout le monde pourra faire du ski, mais d'avoir accès à un patrimoine culturel minimal. Notre groupe ne prendra pas part au vote.

Ce que vous proposez n'est pas le désordre, mais une construction d'ensemble qui doit reposer sur l'alliance de tous. Précisément, cette visée, fondée sur le plaisir d'apprendre, n'est-elle pas contradictoire avec la réforme des rythmes scolaires qui n'est qu'une mesure partielle ? Cette réforme ne manque-t-elle pas de sens, d'où l'imbroglio dans lequel nous sommes entrés ?

Vous souhaitez rendre le temps scolaire plus efficace. Comment articulez-vous le temps pédagogique avec les avancées des sciences cognitives ? Avez-vous à un moment donné envisagé de revenir à la situation de 2008, c'est-à-dire à vingt-six heures hebdomadaires, afin de mieux prendre en compte les activités culturelles et artistiques ?

...lorions le peu de cas fait des chercheurs, nos critiques ne visent pas les auteurs du rapport. Celui-ci constate la multiplication de réformes tous azimuts, et correspondant à un projet de société, que je ne partage pas. Je rappelle leur effet déstabilisateur et leur généralisation hâtive, comme pour le programme Clair. Après avoir souligné à juste titre le fiasco de l'assouplissement de la carte scolaire, le rapport propose de revenir à son respect strict.

...onstitue l'un des buts de l'école. Chacun d'entre vous a souligné l'importance des partenariats locaux, au niveau des territoires. Les PME, qui constituent l'un des principaux employeurs en France, ont besoin de recruter des candidats compétents, au niveau local. Cependant, certains départements, notamment dans les zones rurales, sont particulièrement défavorisés. Si le lien entre l'institution scolaire et le bassin d'emploi se renforce, comment se dessinera l'avenir de la carte scolaire ? Comment un élève aura-t-il la possibilité d'accéder au plus haut niveau de diplôme qu'il envisage ? Rappelons que l'un des objectifs de l'éducation nationale consiste à transmettre aux élèves une culture commune et à les mener au plus haut niveau de connaissances. Cette évolution peut mener à trahir un tel obj...

...système éducatif. Le cadre posé par l'éducation nationale s'est beaucoup assoupli au cours des dernières années, faut-il vraiment aller plus loin ? Selon vous, quels seraient les avantages d'une autonomie accrue ? Comment permettrait-elle de résoudre les problèmes de notre système éducatif, notamment les sorties sans qualification, l'orientation par défaut et par l'échec, les inégalités de destin scolaire encore récemment pointées par le test PISA (programme international pour le suivi des acquis des élèves) ?

...us demandez comment sortir de la globalité et adopter une allocation diversifiée, afin de casser la reproduction des inégalités actuelles. Bref, il faut mener une révolution culturelle dans une période de RGPP (Révision générale des politiques publiques) et d'économies budgétaires... Le classement PISA comme votre étude montrent la forte corrélation entre les inégalités sociales et les inégalités scolaires. Pourquoi n'avoir pas creusé la question de l'école maternelle ?

Enfin, la commission a entendu le rapport pour avis de Mme Brigitte Gonthier-Maurin sur les crédits consacrés à l'enseignement professionnel au sein de la mission « Enseignement scolaire» dans le projet de loi de finances pour 2009. Après avoir rappelé que, depuis plus d'un an, l'enseignement professionnel était sous les feux de l'actualité en raison de la réforme du baccalauréat professionnel, Mme Brigitte Gonthier-Maurin, rapporteur pour avis, a formulé les observations suivantes : - alors que la réforme du lycée se fait à budget constant, la généralisation du baccalauréat pr...

...r ainsi à chaque élève qu'il pourra effectuer une séquence d'observation profitable ; - le baccalauréat professionnel en trois ans sera, à n'en pas douter, une opportunité pour certains élèves, mais sa généralisation risque de conduire de nombreux lycéens à l'échec. A l'issue de ces échanges de vues, la commission a donné un avis favorable à l'adoption des crédits de la mission « Enseignement scolaire » inscrits dans le projet de loi de finances pour 2009, sous réserve de l'adoption d'un amendement augmentant de 51.453.333 euros les crédits du programme 143 « Enseignement technique agricole ».