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Monsieur le Premier ministre, je vous remercie de votre communication. Je voudrais vous poser une question, qui me paraît fondamentale, au sujet de la souveraineté monétaire. Au fond, le dollar est la seule vraie monnaie internationale, le yuan n'inspirant pas confiance dans la durée et l'euro n'arrivant pas à s'imposer. Grâce au dollar, les Américains peuvent se permettre d'avoir des déficits colossaux, de faire tourner la planche à billets, de taxer les banques lorsqu'elles ne respectent pas leurs propres règles. Finalement, le traité de 1927, qui stipule que chaque État n'est maître que chez lui, est bafoué en permanence par la puissance américaine adossée au dollar. Comment se sortir de ce cercle vicieux ?
...le. Nous avons été frappés, lors de notre déplacement aux États-Unis, par la place qu'y occupe le Congrès dans l'élaboration de la politique spatiale. La NASA est en constante négociation avec les deux chambres pour la définition des objectifs et des budgets de sa politique. Le secteur spatial n'est certes qu'une illustration parmi d'autres des différences d'approches entre parlements français et américain. Il nous paraîtrait néanmoins légitime qu'en France, le Parlement puisse être saisi à intervalles réguliers de la politique spatiale française et de la vision défendue au niveau européen par notre pays ; - lors de nos auditions, les industriels ont exprimé le sentiment de ne pas être assez associés aux décisions prises. Sur la question de l'avenir d'Ariane, le CNES et les industriels ont par exe...
Le programme américain Apollo avait était extraordinairement aventureux, un taux d'échec de 50 % ayant été accepté, ce qui aujourd'hui ne serait plus toléré ! Le budget des États-Unis consacré à l'espace est de 48 milliards d'euros, si l'on s'en rapporte du moins aux chiffres officiels. Nous n'avons pas les moyens de rivaliser et devrions en effet concentrer nos efforts sur certains programmes. Les américains estiment ...
Toutes les activités des États-Unis dans le domaine de l'espace sont duales. Les américains n'ont pas besoin, toutefois, d'avoir une activité commerciale pour continuer à faire vivre le secteur. Il faut absolument que l'Europe possède un lanceur, synonyme d'indépendance dans l'accès à l'espace. Les Allemands n'ont pas forcément toujours eu le même avis, étant plus naturellement prêts à importer que nous. Ils tiennent au développement d'Ariane 5 ME, qui est fabriqué à Brème. L'Allemagn...
...c l'émergence de nouveaux acteurs publics et privés. Cette concurrence est d'autant plus inquiétante pour l'Europe qu'elle a choisi de faire reposer son industrie spatiale, et notamment ses lanceurs, sur la demande commerciale. Le marché commercial est en effet le moteur principal de l'industrie spatiale, à défaut de commandes institutionnelles conséquentes. Quand les budgets publics spatiaux américains sont de 48 Mds de dollars par an, les budgets publics européens sont de 6,5 Mds d'euros. La diminution des commandes militaires conduit les industriels américains à se tourner davantage vers le marché commercial. Par ailleurs, dans le domaine des lanceurs, la NASA favorise le développement d'entreprises commerciales telles que Space X - j'y reviendrai. La Russie relance actuellement son activit...
... plan industriel. Ils feront tout pour qu'Ariane 5ME se fasse, quitte à perdre à terme l'indépendance d'accès à l'espace, qui n'est pas une préoccupation pour eux comme pour nous. Mais les Allemands souhaitent aussi développer leur industrie du satellite, et ils comprendront qu'on ne peut le faire sans lanceur. Chacun se souvient de l'épisode du satellite Symphonie, au cours des années 1970 : les Américains ont bien voulu le lancer pour l'Europe, mais ils en ont restreint l'usage.
La politique spatiale est essentiellement franco-allemande et ses ambitions sont effectivement limitées à l'espace autour de la Terre. L'Europe privilégie par ailleurs les missions robotiques, car le rapport de coût entre l'exploration robotique et l'exploration humaine est de 1 à 100. Néanmoins nous coopérons avec les Américains et avec les Russes. Nous avons même quelques programmes de coopération avec les Chinois. Pour les lanceurs, c'est notre autonomie qui est en jeu et nous sommes donc plus contraints, mais nous avons coopéré avec les Russes pour la mise en place de Soyouz en Guyane.
Je partage tout à fait votre opinion. Les retombées concrètes doivent être privilégiées. Mais les Américains, les Russes et les Chinois ne voient pas les choses de la même façon. Ils considèrent que les peuples ne seront prêts à payer le prix de l'espace que si on les fait rêver. À la suite de ce débat, l'Office a adopté à l'unanimité les recommandations du rapport dont il a également autorisé la publication.