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...et du législateur dans l’écriture de l’histoire. C’est par les travaux des chercheurs et des historiens que peut se faire le difficile cheminement des mémoires collectives. Comme le suggère Robert Badinter et comme l’ont souligné plusieurs orateurs, une commission d’historiens sous l’égide de l’UNESCO ferait certainement beaucoup plus qu’une loi pour établir la vérité, et surtout pour conduire la Turquie à assumer cet épisode odieux de son histoire et à ouvrir sans restriction ses archives, un siècle après les faits. La rédaction de l’article 1er pèche gravement par deux aspects. Tout d’abord, cet article comporte un flou, et donc un risque de subjectivité et d’arbitraire. Comment le juge appréciera-t-il les faits de contestation et surtout de « minimisation outrancière » des crimes de génocide...
...hémicycle ou ailleurs, n’oserait aujourd’hui nier les événements qui ont conduit à la mort tant d’Arméniens voilà un siècle. L’injustice et l’élimination dont ce peuple fut victime ne sauraient être effacées, tout comme ne sauraient d’ailleurs être oubliées les souffrances infligées à tant d’autres minorités dans l’Empire ottoman et plus près de nous : Juifs, Grecs, Kurdes. On peut espérer que la Turquie moderne, qui conforte chaque jour son implication dans le concert international, assume enfin les fautes du passé et trouve tout particulièrement avec l’Arménie les voies d’une réparation et d’un voisinage serein. Je ne doute pas que la question de la constitutionnalité de ce texte sera tôt ou tard tranchée par le juge constitutionnel. Cependant, il nous faut dénoncer dès aujourd'hui l’opportuni...
Ce texte sert-il les intérêts de l’Arménie ? Assurément pas, car il intervient comme un jugement venu de l’extérieur. Aucun peuple ne peut souhaiter se voir dicter son histoire. Ces dernières années, quelques progrès ont été enregistrés dans le dialogue entre la Turquie et l’Arménie. L’ingérence brutale du législateur français peut mettre à mal cette démarche, voire la condamner durablement. Les réactions violentes du gouvernement turc ne peuvent que susciter notre inquiétude sur l’avenir du dialogue entre les deux pays. Nous devons plutôt prendre en compte l’évolution de l’opinion publique turque sur ce sujet et le rôle positif de certaines élites intellectuell...
a interrogé M. Murat Mercan sur l'évolution de l'opinion publique en Turquie.
Puis la commission a entendu une communication de M. Josselin de Rohan, président, et de Mme Catherine Tasca relative à leur déplacement en Turquie du 13 au 16 octobre 2008.
...e plus élevée, et un courant islamique plus jeune, majoritairement anglophone, pragmatique, et qui regroupe les milieux entrepreneuriaux. Face à l'attitude de la France, qui est unanimement incomprise, le premier courant exprime sa déception et sa nostalgie tandis que le second courant exprime plutôt un sentiment d'incompréhension et de colère. Elle a affirmé sa conviction que l'intégration de la Turquie dans l'Union européenne est la seule voie qui permette la conciliation de ces deux Turquie. S'agissant de l'université et du lycée Galatasaray, elle a fait part de son inquiétude devant les décisions du ministère des affaires étrangères issues de la RGPP (Révision générale des politiques publiques), qui diminuent sans distinction les crédits de l'ensemble des établissements culturels français à ...
...nnaissance des événements de 1905 en Arménie. La proposition turque d'établir une commission indépendante d'historiens, l'appel d'un certain nombre d'intellectuels à reconnaître les massacres qui ont eu lieu, l'action du Président de la République, M. Abduluh Gül, vont dans ce sens. Il appartient néanmoins aux seules autorités et au peuple turc de faire ce chemin. S'agissant de la « saison de la Turquie en France », Mme Catherine Tasca en a souligné l'importance puisque ces événements sont de nature à faire avancer la relation bilatérale. Il convenait que le Sénat s'implique pour soutenir un certain nombre d'événements.
a souhaité savoir quelle était la position de la Commission à l'égard de la notion nouvelle de « capacité d'intégration », introduite par le Parlement européen, en juillet 2008. Elle a indiqué que la Turquie ressentait une grande déception et qu'en dépit de prises de responsabilité très positives dans son environnement régional et de l'effet stabilisateur de la perspective d'adhésion à l'Union européenne, le déroulement des négociations était perçu comme démobilisateur. Elle s'est interrogée sur la façon d'entretenir la motivation de ce pays à faire les réformes nécessaires.