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Interventions sur "Éducation" de Céline Brulin


26 interventions trouvées.

...'information précédemment évoquée. La loi du 2 mars 2022 visant à combattre le harcèlement scolaire a également fourni quelques outils. Il convient, grâce à ce débat, d'en faire un bilan afin de vérifier que les réponses en matière de prévention, de détection et de soutien aux victimes et à leurs familles sont opérantes. La loi a inscrit la lutte contre le harcèlement scolaire dans le code de l'éducation, ce qui permet de mieux appréhender et punir ce phénomène. Dans son article 1er, il est instauré « une information sur les risques liés au harcèlement scolaire […] délivrée chaque année aux élèves et parents d'élèves ». Comment cette mesure se traduit-elle dans les établissements scolaires et selon quels moyens ? L'article 7 prévoit également la remise d'un rapport relatif aux frais de consultat...

...qui deviendront ainsi, quel que soit leur parcours ultérieur, des citoyens et des travailleurs conscients et responsables ; celle d'une école qui apporte plus à ceux dont le patrimoine culturel est moindre, ce qui est intrinsèquement lié à la condition sociale. Et le temps n'émousse pas cette conviction, au contraire ! Face aux bouleversements technologiques et scientifiques, qui peut résumer l'éducation à un socle minimal de connaissances ? Face aux enjeux démocratiques, qui peut raisonnablement considérer que nos jeunes doivent être formés à l'obéissance plutôt qu'apprendre à développer leur esprit critique et leur capacité à se forger une opinion solide, éclairée par l'Histoire, par exemple ? À l'évidence, les auteurs de cette proposition de loi, dont la vision est clairement de droite, et mêm...

Si l'on y ajoute votre obsession d'une réduction massive de la dépense publique, alors qu'il faudrait considérer l'éducation comme un investissement d'avenir, cela ne pourra que conduire à une mise en concurrence des établissements, ainsi que des disciplines. Mais la France ne veut pas plus d'école à la carte que d'une République à la carte.

Contradiction, toujours : vous écartez la hausse des moyens comme réponse au besoin de renforcer l'école de la République, en pointant par exemple l'éducation prioritaire, pour finalement la revendiquer en ruralité. Ou encore, vous considérez que les sorties scolaires sont des temps de classe hors les murs afin de brider la liberté religieuse de parents de confession musulmane – pour les autres, cela vous gêne beaucoup moins –, mais refusez systématiquement nos propositions pour que ces sorties soient encadrées par des personnels pédagogiques. En même...

Il se trouve que, si la France consacrait aujourd'hui à l'éducation la même part du PIB qu'en 1995 – ai-je besoin, chers collègues, de vous rappeler qui présidait la France en 1995 ? –, il y aurait 25 milliards d'euros d'investissements de plus pour l'école. On est donc vraiment loin d'un puits sans fond ! Ensuite, j'ai cru entendre s'exprimer une droite décomplexée, avant qu'on ne nous dise que nous ne devions pas nous inquiéter, que cela ne concernera que 10 %...

...lle est. L'école n'est pas du tout uniforme et d'un seul bloc aujourd'hui. Des tas de dispositifs ont été développés au fil des années : territoires éducatifs ruraux, cités éducatives, Marseille en grand, mais aussi le fonds d'innovation pédagogique, la réforme du lycée – je l'ai évoquée lors de la discussion générale –, ou encore les contrats locaux d'accompagnement, qui sont censés remplacer l'éducation prioritaire. Je m'interroge : quels sont les critères qui fondent cette différenciation ? Tout le monde l'a dit, et nous pouvons, sur ce point, nous rejoindre : l'école française est très inégalitaire. Elle reproduit les inégalités au lieu de les corriger. Si l'on veut faire de la différenciation, c'est pour réduire ces inégalités, non pas pour les aggraver ! Or des recteurs ont décidé, par exe...

... souhaitons tous, du moins je l'espère, c'est que l'école, avec l'appui de la Nation tout entière, tente de résorber ces inégalités. M. Paccaud vient d'insister sur la ségrégation, sur les disparités sociales – chacun décrit la situation avec ses mots – très profondes que connaît notre pays. Comment peut-on demander à l'école seule de résoudre tous ces problèmes ? Qui plus est, ce n'est pas à l'éducation nationale que cet article assigne une telle mission, mais aux agents de la première ligne, à ceux qui sont dans les établissements scolaires. Vous les chargez d'accomplir ce qu'une succession de ministres de l'éducation nationale et de la ville, ce que des gouvernements entiers, ce qu'une Nation dans son ensemble ne sont pas parvenus à faire ! Monsieur Brisson, c'est ainsi que vous comptez reval...

...ît des directeurs qui sont pour l'autorité hiérarchique. Mais, dans les enquêtes commandées par le ministère, les directeurs et leurs équipes disent massivement : « Nous n'en voulons pas ». Si, aujourd'hui, pas plus qu'hier, ils ne veulent de cette autorité, qu'elle soit fonctionnelle ou hiérarchique, c'est qu'il y a eu l'expérience du covid. Plutôt que d'être pris en étau entre le ministère de l'éducation nationale et leurs propres collègues, ils ont été des pairs parmi leurs pairs, mettant en place les protocoles sanitaires du dimanche pour le lundi et faisant l'infaisable. Tous ont témoigné que leur positionnement particulier était plutôt un atout. Et l'on rencontre plus de directeurs disant avoir besoin d'un soutien de leur hiérarchie que de directeurs indiquant vouloir exercer un pouvoir hiéra...

Nous souhaitons supprimer l'article 7 relatif à la réserve éducative. Le soutien scolaire et l'accompagnement des enfants le plus en difficulté sont bien sûr un sujet, mais nous pensons, pour notre part, qu'il faut améliorer ces dispositifs dans le cadre de l'éducation nationale. Or nous assistons à la disparition et au retrait progressif des mesures visant spécifiquement à atteindre cet objectif. Je pense notamment aux réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), qui sont de plus en plus démunis, pour ne pas dire inexistants, et au dispositif « Plus de maîtres que de classes ». Peut-on imaginer que l'on va remplacer tous ces dispositifs par ...

... des dispositifs pour les territoires ruraux, mais ce qu'évoque Olivier Paccaud c'est le besoin de postes et la nécessité de ne pas fermer des classes quand les effectifs sont surchargés. Certains territoires ruraux devraient, me semble-t-il, être en REP, sur la base des mêmes critères d'indice de position sociale (IPS) et de résultats scolaires des établissements. Chaque fois que la carte de l'éducation prioritaire est revue, refondée, on y fait entrer des territoires qui en ont absolument besoin, comme la Guyane et Mayotte. Mais comme cela se fait à moyens constants, on en fait sortir d'autres, sans raison. Ce que je reproche à cet article – et c'est la raison pour laquelle nous proposons sa suppression –, c'est qu'il semble opposer la question territoriale et la question sociale, puisqu'il pré...

Nous partageons les constats du rapporteur, mais cela va nous conduire à un vote différent du sien. Je suis d'accord, l'effort de revalorisation des rémunérations porté par ce budget est réel, mais pas au point de produire le « choc d'attractivité » dont l'enseignement a besoin. Pour mémoire, les effectifs hospitaliers sont dans une certaine mesure comparables à ceux de l'éducation nationale. Or les 8,2 milliards d'euros consacrés à l'issue du Ségur de la santé n'ont pas produit les améliorations escomptées à l'hôpital. De ce fait, que peut-on attendre des 935 millions d'euros destinés aux enseignants ? Le déclassement et le décrochage actuels des enseignants sont le résultat d'un long gel du point d'indice. Ils confirment qu'il est plus sage de revaloriser régulièrement le...

Vous nous mettez dans l'embarras sur le SNU. Vous nous dites qu'il n'atteint pas ses objectifs de mixité sociale, de cohésion nationale, mais vous dites qu'il faudrait choisir entre une généralisation, avec le coût que l'on sait, ou bien une intégration dans le temps scolaire, via l'éducation civique et morale, que l'on charge déjà beaucoup puisqu'on y fait entrer toujours plus de choses. Vous nous en avez donc dit trop, ou pas assez. Est-il utile de doubler les crédits du SNU, pour que vous tranchiez dans quelques semaines le choix que vous nous présentez aujourd'hui ? On ne peut pas évoquer la jeunesse, ensuite, sans parler des conséquences de la crise sanitaire sur la santé menta...

...e inclusive, j'espère me tromper en ayant compris qu'il allait falloir compenser la faiblesse de rémunération des AESH par le plein temps. Ce sont en effet souvent les besoins de l'institution scolaire qui l'emportent sur le besoin des enfants. Si l'on veut un acte II de l'école inclusive, celui-ci doit prioritairement porter sur les besoins des enfants. Vous avez évoqué le fait que l'école et l'éducation nationale ne pouvaient accueillir tous les enfants en situation de handicap et affirmé qu'il manquait de places dans les institutions spécialisées. Je vous rejoins dans cette analyse, mais existe-t-il un dialogue avec le ministère de la santé et les départements qui créent ces places ? Il faut mener, me semble-t-il, une réflexion d'ensemble de ce point de vue. Quant à l'école du futur, j'insiste...

...rs très doué pour enjoliver la réalité. Vous soulignez l'image dégradée de l'école dans la société qui ressort de différentes études. Je m'en étonne car j'ai plutôt le sentiment que le premier confinement a contribué à faire prendre conscience aux familles du besoin d'école et d'enseignants. Vous évoquez la crise de la profession et les difficultés de recrutement. J'observe que le ministre de l'éducation nationale ne soutient pas aujourd'hui les enseignants comme son homologue de l'intérieur, Gérald Darmanin, soutient les policiers. C'est sans doute une faiblesse. Je suis ravie de constater que certaines idées font leur chemin, comme la nécessité d'un service public de l'école inclusive. C'est un vrai progrès. Je me félicite aussi que votre rapport identifie clairement les conséquences du dédoub...

...ion des écoles pour éviter le sentiment d'abandon croissant des zones rurales. Une école, ce n'est pas forcément cinq classes du CP au CM2. Quelques mots enfin au sujet de Jean-Michel Blanquer. S'il est longtemps apparu comme un bon élève, son image s'est beaucoup dégradée en cette fin de quinquennat du fait de son action pendant la crise sanitaire. Les changements incessants de protocole dans l'éducation nationale ont suscité un mouvement social d'ampleur de la communauté éducative au cours des dernières semaines. Ces critiques n'émanent pas seulement des enseignants et sont également le fait des parents d'élèves.

...cher sur la manière de mieux les utiliser et appliquer. La création d'un délit spécifique, qui est au coeur du texte, nous interroge. Comme cela a été souligné, la lutte efficace contre ce phénomène passe par l'action systémique, conjuguée de plusieurs protagonistes, dont les personnels de la santé scolaire. J'attire votre attention sur le fait qu'à force de confier trop de responsabilités à l'éducation nationale, qu'il s'agisse d'environnement, de laïcité ou de lutte contre le harcèlement, on perd en efficacité. Idem pour les comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté, dont le champ d'action est toujours plus large. Je salue le travail des rapporteurs pour essayer de resserrer le propos du texte, mais nous nous abstiendrons tout de même. Enfin, et sans vouloir faire de parallèle doute...

...s et points saillants qui font débat. Je crois qu'il faut y ajouter deux événements récents : d'abord, comme l'a évoqué Max Brisson, la déclaration du Président de la République annonçant, à Marseille et à titre expérimental, le recrutement des enseignants par le directeur d'école ; ensuite, la réforme de l'organisation du ministère et ce qui se trame autour de celle de l'inspection générale de l'éducation nationale. Ces deux nouveaux éléments renforcent notre rejet de ce texte et ce qui en est le coeur : l'autorité fonctionnelle des directrices et des directeurs d'école. Nous sommes contre tout lien hiérarchique entre le directeur et les maîtres, car le fait d'être un pair parmi les pairs est un atout pour diriger l'école : pourquoi supprimer cet atout, qui, selon une enquête du ministère lui-mêm...

...ets qui se posent, comme la question des exploitations, mais également celle des personnels dans les centres de formation d'apprentis (CFA) qui n'ont pas pu bénéficier du soutien à l'activité partielle. Vous avez évoqué ceux qui travaillent dans l'enseignement agricole. Je voudrais à cet égard souligner la situation des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) et des assistants d'éducation, qui sont moins bien lotis que leurs homologues de l'Éducation nationale. Au-delà de l'injustice, ceci participe de la dévalorisation de l'enseignement agricole. Comment justifier, alors que c'est le même métier, que certains soient moins bien rémunérés que d'autres ? Enfin, beaucoup d'acteurs de l'enseignement souhaiteraient connaître votre avis sur le projet Hectar, qui témoigne d'une offensiv...

Les articles dont nous nous sommes saisis pour avis sont, comme le reste du texte, de portée symbolique : il y a beaucoup de communication mais peu de leviers nouveaux pour lutter contre le dérèglement climatique - et ce texte fera de nombreux déçus, on peut déjà le regretter. L'éducation au développement durable existe déjà, attention à ne pas ajouter de nouvelles missions aux enseignants sans moyen de les assumer. Ensuite, tant que la publicité restera au fondement du modèle économique des médias, on objectera toujours l'argument économique à toute tentative de la réguler - et il faut faire attention, également, à ne pas creuser encore l'écart entre les conditions faites au publ...

...nque de moyens joue également sur ces points. Nous avons l'impression que tout ce qui faisait les atouts de l'enseignement agricole est terriblement impacté par ces décisions budgétaires et que les atouts finissent par s'affaiblir. Je reviens également sur la question des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), qui sont plus mal rémunérés dans l'enseignement agricole que dans l'Éducation nationale. C'est une chose que l'on doit corriger. Vous avez raison de dire que vos établissements travaillent sur l'inclusion, mais cela passe par la reconnaissance des AESH - qui sont souvent des jeunes femmes - qui les accompagnent.