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...et sauvage, avec une domination des plateformes étrangères, nous souhaitons préserver la richesse et l'utilité de la presse, y compris magazine. Celle-ci est souvent décriée, car liée au divertissement ou à la vie quotidienne des Français. A ce propos, ce que vous avez développé et assumé est très surprenant. Vous pariez sur un achat de titres, pour certains prestigieux comme Science & Vie. Leurs lecteurs possédaient un lien fort avec ces titres, et nous constaterons dans quelques années si, avec un contenu amoindri, ces lecteurs seront dupes. Vous achetez des lecteurs et de la data liés à des marques ayant acquis leur prestige grâce au travail de journalistes.
L'exemple de Science & Vie est important : le magazine possédait une rédaction qui avait la confiance des lecteurs et qui constituait une référence journalistique. Les journalistes scientifiques existent, alors que vous créez une distinction entre le journaliste et l'expert.
... d'un grand chef dans un magazine de cuisine, et des spécialistes interviennent dans toute la presse d'information. Mais vous remplacez le journaliste par ces spécialistes, et vous mêlez dans ce processus la publicité. Nous nous trouvons donc face à un danger de l'appauvrissement des contenus, puisque nous avons l'impression que la fabrication de l'information sera liée à la vente de produits aux lecteurs. L'information est traitée comme une marchandise quelconque, et pas comme un domaine à part, respectant des règles déontologiques, écrite par des journalistes formés, ce qui permet de la distinguer des contenus trouvés sur le Net. Vous assumez ce modèle économique, et je répète que ce modèle de concentration comporte un risque de voir disparaître le journalisme.
... de presse ? Cette logique d'automatisation de la vente mettra sans doute en danger la pérennité de certains points de vente. Toutefois, les expériences montrent que ces distributeurs automatiques de titres de presse sont assez bien accueillis par le public et s'ils sont cassés, c'est essentiellement par vandalisme. Un diffuseur spécialiste demeurera nécessaire quoi qu'il arrive pour permettre au lecteur d'explorer librement toute la diversité de l'offre et de rechercher spontanément un contenu qui l'intéresse. Le vrai sujet est, au final, de savoir comment faire en sorte que tout le monde s'en sorte, aussi bien les éditeurs que les diffuseurs, pour continuer à faire vivre la presse citoyenne d'information.