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Interventions sur "quartier" de Fabienne Keller


16 interventions trouvées.

Bonjour à tous. Je vous remercie de nous avoir rejoints, en dépit des intempéries, pour réfléchir et travailler sur certains des leviers d'action que nous avions définis dans le rapport en 2011. Je suis très heureuse, en particulier, d'accueillir les personnes qui viennent des quartiers que j'avais visités, notamment Corinne Bouet, principale du collège Anatole-France de Bethoncourt, mais aussi nos amis marseillais venus en force, avec Bernard Duvenon, principal honoraire au collège Elsa-Triolet, ainsi que les équipes du centre socio-culturel Les Bourrely à Marseille, du collège Romain-Rolland à Clichy-sous-Bois, du collège Jean-Jaurès et du collège Louise-Michel à Montfermeil....

Avant d'en débattre, nous allons partager la vision du philosophe Roland Meyer, qui s'est beaucoup intéressé, dans les quartiers sensibles, à la construction de la personnalité des adolescents.

Cette très belle analyse de la construction de la personnalité d'un adolescent constitue un message d'espoir. Michel Cornille, vous avez oeuvré dans les quartiers de Marseille pendant toute votre vie d'enseignant et de chef d'établissement.

Adil Jazouli, depuis trente ans, vous oeuvrez pour la transformation des quartiers fragiles au sein du comité interministériel des villes. Quel regard portez-vous sur le travail de mémoire et la construction de repères communs, qui pourraient aider les jeunes à se dessiner un avenir ?

...us sommes tous d'accord sur le fait qu'il n'existe pas d'identité unique. Les identités sont multiples. La question consiste à savoir comment les révéler. Lorsque nous avons élaboré le rapport de 2011, nous avons été très frappés par l'énergie et la créativité des jeunes que nous avons rencontrés. Toutefois, le regard porté aujourd'hui par la masse de la population sur les jeunes qui habitent ces quartiers sensibles n'est pas bienveillant. Dès lors, il s'agit de trouver des lieux ou des thèmes de rencontre pour changer le regard et l'enrichir. J'aimerais avoir la réaction des responsables du centre social Les Bourrely, de Marseille, qui ont une expérience de terrain tout à fait instructive.

Tous les collèges où nous nous sommes rendus se caractérisent par la présence d'équipes très motivées. Ils étaient, en tant que collèges faisant partie du programme Éclair, plutôt bien dotés. En revanche, le reste de la société est terriblement absente dans les quartiers. Ainsi, à Marseille, dans certains quartiers, l'essentiel de l'espace public est tenu par les trafiquants. Le collège est un acteur important, d'autant qu'il est quasiment le seul à tenir le choc, aux côtés de quelques associations. Il convient de poser notamment la question du retour des entreprises, des commerces, des établissements de santé, dans les quartiers, comme autant de référents pou...

Je vous propose de passer à notre seconde table ronde. J'ai identifié dans mon rapport de 2011 l'insertion professionnelle comme un levier d'action stratégique dans les quartiers. L'emploi joue évidemment un rôle important pour structurer la vie personnelle, apporter un revenu et conférer un statut au chef de famille. Mais il s'exerce parfois sur des rythmes fractionnés ou calé sur des horaires atypiques. Dès lors, comment concilier activité à horaires atypiques et vie familiale pour permettre l'accompagnement des adolescents ?

François Roux, vous dirigez une organisation professionnelle représentant les agences d'emploi. Vous connaissez très bien l'univers du travail fractionné et des contrats d'intérim, qui concernent souvent les habitants des quartiers difficiles.

Votre secteur est une réalité forte dans les quartiers sensibles, mais aussi pour la jeunesse aujourd'hui. Comme vous nous l'aviez rappelé en une autre occasion, l'âge moyen des personnes en contrat d'intérim aujourd'hui s'élève à vingt-neuf ans. Je cède à présent la parole à Bertrand Castagné, vice-président et président de la commission sociale de la fédération des entreprises de propreté.

...tants pour l'équilibre général. Ces observations restent pleinement d'actualité. Je ne peux clore cette matinée sans renouveler mes remerciements. Certains d'entre vous sont venus de loin. Permettez-moi également de remercier le président de la délégation à la prospective, Joël Bourdin, pour sa présence tout au long de la matinée. Restons tous mobilisés sur la question des adolescents dans les quartiers fragiles. Comme toutes les personnes qui ont choisi de vivre en France, ils ont le droit de se construire un destin positif. Vous les aidez, vous les épaulez chacun à votre place. Merci à vous, et à très bientôt.

...de visibilité pour mettre en place leur plan de financement : c'est la raison pour laquelle prévoir un délai de cinq ans nous semble plus réaliste et plus en adéquation avec la réalité du terrain. Certes, la géographie prioritaire de la politique de la ville est un sujet important, mais qui relève plutôt d’un débat interne à l’administration. Si l’on veut véritablement favoriser l’emploi dans les quartiers sensibles, il importe avant tout de répondre aux préoccupations des entreprises. Je maintiens donc l’amendement n° II-23 rectifié bis. S’agissant de l'amendement n° II-24 rectifié bis, monsieur le ministre, je vous remercie d’avoir confirmé que les entreprises qui s’installent dans les ZFU bénéficient des exonérations fiscales et sociales prévues. Je ne méconnais pas l’effet d’aub...

...dans certaines circonstances. Cela ne les empêche pas, le plus souvent, de recruter des jeunes issus des zones urbaines sensibles. Il serait d’ailleurs utile de disposer d’outils de mesure permettant d’évaluer la situation sans a priori. Ce qui me préoccupe, c’est que l’on impose des contraintes administratives très fortes à des entreprises qui créent des emplois et de l’activité dans les quartiers sensibles. Néanmoins, ayant entendu les arguments qui m'ont été opposés, je retire cet amendement, en espérant qu'un regard plus bienveillant sera porté sur les suivants ! §

J’ai la conviction profonde, que je sais partagée par beaucoup d’entre vous, mes chers collègues, que les zones franches urbaines ont permis de recréer des emplois dans des quartiers où ils ne faisaient que disparaître. Or le retour de l’emploi offre une perspective aux jeunes, revitalise les quartiers, rééquilibre la vie locale, ouvre des possibilités de stages… Je l’ai vécu très concrètement, à Strasbourg, dans le quartier extrêmement difficile du Neuhof. Je tiens à saluer, à cet instant, la belle initiative prise par Jean-Claude Gaudin et Éric Raoult, Alain Juppé étant al...

...sident, M. Joël Bourdin, qui a bien voulu me soutenir dans la mission que la délégation à la prospective m'avait confiée. L'équipe que nous avons constituée a eu recours à des outils innovants, peu utilisés jusqu'à présent au Sénat, comme le vidéo reportage, la communication internet instantanée grâce à un blog et à Facebook, outils que manient quotidiennement, je le souligne, les adolescents des quartiers de rénovation urbaine. Quels sont les principaux éléments du rapport ? Mon rapport comprend deux tomes : le premier fournit mon analyse d'ensemble ; outre des études réalisées par nos ambassades aux États-Unis, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Finlande, en Italie, au Brésil et en Suède, le second tome comprend les compte rendus détaillés des visites de terrain que nous avons effectuées en Sein...

Je pense effectivement, comme vous, que ce dossier devrait être d'« union nationale ». Afin d'ouvrir les jeunes au monde du travail, je propose d'utiliser le levier du stage de troisième. Il faut cependant bien sûr aussi que le travail revienne dans ces quartiers pour créer des effets d'exemplarité et assurer l'équilibre entre différents types de population, ce qui est un facteur de sécurité. Le rôle des personnels départementaux est évidemment essentiel, par sa plus grande proximité avec les jeunes, y compris d'un point de vue sociologique, ce qui lui permet de jouer un rôle particulier. Les quartiers de rénovation urbaine ne sont pas confrontés à de...

Cette sympathie qui transparaît dans le rapport est réelle : les habitants des quartiers sont fragiles et souhaitent simplement vivre mieux. Leur fragilité leur donne une humanité, une richesse et une énergie considérables. Le zonage étant, en effet, stigmatisant, l'action publique doit être graduée en fonction des difficultés objectives. Dans la pratique, c'est déjà en grande partie le cas puisque l'allocation des moyens par l'éducation nationale ne dépend pas que de l'existence o...