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Interventions sur "cannabis" de François Fortassin


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...e n’ai pas l’intention de faire moi-même un long plaidoyer pour un texte que j’ai cosigné et que j’approuverai bien évidemment. J’aimerais simplement formuler quelques observations. Je constate qu’il a été jusqu’à présent impossible de mener, dans notre pays, un débat serein sur cette question, car les « princes de l’enfumage » en la matière sont légion : entre les uns qui banalisent l’usage du cannabis et les autres qui le diabolisent, entre ceux qui y voient une affaire d’ordre privé et ceux qui l’assimilent à un fléau de la société, il est très difficile d’y voir clair. Monsieur le garde des sceaux, votre intervention avait peut-être pour objectif de m’éblouir, mais elle ne m’a pas pour autant éclairé ! §

Je crois qu’il faut surtout regarder les choses en face et avec pragmatisme. Pour ma part, je dresse plusieurs constats. Premièrement, bien qu’il soit hors la loi, le cannabis n’en est pas moins un produit sinon de grande consommation, du moins de consommation courante. L’auteur de la proposition de loi et le rapporteur l’ont rappelé, 3 millions de nos concitoyens fument un joint occasionnellement et plus de 1 million d’entre eux le font régulièrement. Il y a donc une banalisation de la pratique. Ce phénomène touche particulièrement les jeunes de quinze à vingt-cinq ...

Deuxièmement, au-delà de l’ivresse cannabique qui a fait les délices de certains poètes, une chose est sûre : fumer n’est pas sans risque. C’est peut-être bon, mais ça ne fait pas du bien. Même s’il n’est pas scientifiquement prouvé que l’usage de cannabis réduise l’espérance de vie, il est clair qu’il provoque des effets physiologiques et psychiques qui, répétés, peuvent conduire à des troubles maniaco-dépressifs, notamment chez les moins de quinze ans, dont le cerveau est en pleine construction. Troisièmement, nombre d’usagers parviennent à gérer leur consommation sans tomber dans l’addiction. Ce sont des usagers occasionnels qui décident librem...

En effet, beaucoup de parents aujourd’hui ne veulent pas reconnaître que leurs enfants s’adonnent à l’usage du cannabis. Rien que pour cela, je voterai cette proposition de loi. Tout cela m’amène à dire qu’il faut changer la loi actuelle. Ce texte vise justement à créer une contravention de troisième classe. Je n’insiste pas, car cela a été dit. La majorité présidentielle l’avait envisagée en 2004, mais elle s’est dérobée au dernier moment, pour des arguties d’ordre juridique. Une telle sanction me paraît pragma...