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Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, je me félicite de la tenue de ce débat sur les conclusions de notre rapport, qui a reçu un écho important et des retours très positifs à la suite de sa publication, le 28 mai dernier. L’une de nos principales propositions pour aller vers une alimentation plus durable est de renforcer la lutte contre les inégalités sociales face à l’alimentation. Les études montrent que c’est surtout dans les milieux modestes que l’on retrouve les régimes ayant le plus d’effets négatifs sur la santé et l’environnement. Il existe donc aujourd’hui un véritable clivage social en la matière : le taux d’obésité parmi les ménages les plus modestes est ainsi plus de qua...
C’est un point essentiel. Bien entendu, quand on parle de réforme de la PAC, on mesure l’immensité de la tâche. Le troisième volet, qui nous paraît très important, c’est la question de l’accès au foncier, que l’on n’a pas fini de régler. C’est un goulet d’étranglement pour toutes nos réflexions sur l’agriculture et l’alimentation. On regrette la diminution du nombre d’agriculteurs. Aujourd’hui, la gestion du foncier repose sur une réglementation qui a plusieurs dizaines d’années. Il faut absolument la revisiter, la réinterroger pour permettre l’installation de jeunes agriculteurs, hors cadre familial. Si l’on ne permet pas cela, toutes nos belles paroles resteront vaines. Enfin, nous devons mettre l’accent sur l’innovati...
Lorsque nous avons lancé le sujet au mois de septembre dernier, nous ne pensions pas être aussi en phase avec l'actualité. Nous verrons dans les semaines et mois à venir à quel point l'alimentation a pu jouer un rôle important pendant le confinement, en mal comme en bien. Les Français ont pris en moyenne 2,5 kg durant cette période. Le sujet est structurant pour nos politiques publiques. L'alimentation doit être pensée de manière large. Elle se trouve, du fait de la multiplicité de ses impacts, à la croisée d'enjeux sanitaires, écologiques et économiques majeurs et fortement interdépendant...
L'intervention des pouvoirs publics sera nécessaire pour accompagner la transition vers une alimentation durable. Elle a d'ailleurs déjà eu lieu. Mais nous devrons sans doute le faire à l'avenir différemment. Nous devrons par exemple retrouver une place importante pour la filière des légumineuses, qui apparaissent comme une constante incontournable dans la transformation de nos systèmes alimentaires. Manger moins est bon pour la santé et l'environnement. Les émissions de gaz à effet de serre sont ...
...e Covid et d'obésité, on constate que si certains ont perdu du poids, d'autres ont pris davantage que les 2,5 kg en moyenne observés en France. La question d'Arnaud Bazin sur la problématique animale est très importante. Je souscris moi aussi bien plus au terme de respect que de bien-être animal. Dans ce rapport, nous développons les moyens de réconcilier l'animal avec le sol, grâce à un mode d'alimentation plus adapté. Ainsi, nous pourrons également libérer du foncier. Cette problématique est tout à fait transversale à notre rapport. Si nous souhaitons tendre vers une alimentation plus durable, nous devrons produire différemment, et moins. Le sol sera donc sollicité d'une manière plus importante. Nous pouvons diminuer notre consommation de viande sans pour autant l'arrêter complètement. Elle est ...
La première partie de nos débats va être consacrée aux aliments nouveaux. Le rapport que nous sommes en train de rédiger sur l'alimentation en 2050 évoquera en effet la question des aliments nouveaux mais aussi la production locale, les circuits courts, la production bio et le type d'alimentation que nous souhaiterions à l'horizon 2040 ou 2050. Une autre alimentation, sans être occultée, apparaît peu dans cet horizon du possible tel qu'on l'imagine. Il s'agit des aliments nouveaux tels que les viandes de culture, les algues, les ins...
Jean-Christophe Mano, la consommation de compléments alimentaires croît fortement depuis plusieurs années. Comment analyser cette évolution et ses déterminants ? Est-elle une réponse à un déséquilibre croissant de notre alimentation, ou peut-être le symptôme du passage à une conception fonctionnelle de l'alimentation, plus ou moins en rupture avec une alimentation traditionnelle basée sur le plaisir et la convivialité ? S'inscrit-elle dans un processus de différenciation des comportements alimentaires en fonction de problématiques nutritionnelles propres à certaines populations ? Je pense particulièrement aux personnes âgées...
Je me tourne à présent vers Emmanuelle Maguin. Depuis quelques années, les publications scientifiques et grand public se multiplient sur la question du microbiote intestinal. L'être humain est désormais conçu comme un hôte qui accueille des microorganismes avec lesquels il vit en symbiose. On commence à comprendre que certaines pathologies sont liées aux déséquilibres du microbiote et que l'alimentation, en contribuant à améliorer ou détériorer l'état de ce microbiote, détermine l'état de santé général des individus. Cela ouvre des perspectives importantes pour repenser les liens entre santé et aliment. Quelles conséquences doit-on en attendre pour l'avenir de notre alimentation ? En quoi la prise en compte du microbiote peut-elle changer, demain, notre façon de nous nourrir ?
Bruno Hérault, vos fonctions de responsable de la prospective, au sein du ministère de l'agriculture et de l'alimentation, vous confèrent une vue transversale sur les problématiques qui transforment le système alimentaire. Quel regard portez-vous sur ces nouveaux aliments et quelle place les voyez-vous occuper demain ? Constituent-ils une réponse globale aux défis de la transition alimentaire mondiale ou sont-ils voués à répondre à des besoins de niche ? Les précédents intervenants ont insisté sur les moteurs de leu...
Le rapport que nous préparons tient compte de cet état de fait. Notre objectif est de trouver le bon chemin pour l'amélioration de l'alimentation, dans le souci de l'intérêt général. Les omégas 3, la spiruline et le sans gluten correspondent-ils à des effets de mode ou à des réalités de long terme ?
...es. Il y a également une réflexion à mener sur la productivité et la compétitivité des industries agroalimentaires nationales. Le diagnostic que vous présentez, qui est peut-être celui que pose la profession elle-même, est un peu irénique. Nous nourrissons le monde et le monde se porte mieux, puisque la durée de vie augmente : cela mérite d'être nuancé. Nous avons des problèmes de santé liés à l'alimentation qui sont tout de même importants, y compris en France, comme le montrent les études épidémiologiques. Si l'on raisonne au niveau mondial, il est assez illusoire de croire que l'on peut résoudre les problèmes de sous-nutrition uniquement par les exportations. La question de la sécurité alimentaire mondiale est d'abord et surtout une question d'accès à la ressource. Les pays où existe une sous-nutr...