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Selon M. le ministre du budget, si le déficit budgétaire va dépasser le seuil de 3 % du PIB en 2009, il ne s’agit que d’une « évolution conjoncturelle ». Voilà donc une présentation quelque peu lénifiante. Le Gouvernement ne change rien aux dépenses. Il enregistre les moins-values fiscales. Il nous présente un déficit budgétaire à hauteur de 57, 6 milliards d’euros. Dans ces conditions, la dette publique qui atteignait au 30 juin 2008, comme M. le rapporteur spécial l’a rappelé, 1269, 3 milliards d’euros, devrait atteindre 68 % du PIB en 2009. Le Gouvernement prétend faire rapidement diminuer la dette pour la ramener à environ 65 % du PIB en 2012 contre les 61, 8 % initialement prévus, objectif aléatoire pour ne pas dire irréaliste parce qu’il table sur un retour à la croissance rapide ...
… le gouvernement français, s’étant rendu prisonnier d’une parité fixe avec le mark allemand pour préparer l’union économique et monétaire européenne, a installé l’économie française dans la récession en 1993, puis dans la stagnation, creusant les déficits et faisant bondir l’endettement public – cet historique a son importance – de 32 % à 58 % du PIB de 1991 à 1998, …
… soit vingt-six points d’endettement supplémentaire en sept ans. Enfin, pour les dix dernières années, nous nous sommes installés dans la facilité, qui nous mène à la situation que nous connaissons. Cette situation regrettable n’est devenue dramatique que parce que vous l’avez dramatisée à souhait, à des fins politiques, pour faire accepter comme une nécessité absolue la politique de rigueur budgétaire à courte vue qui est, me...
… même si cette position créditrice est entamée par la succession des déficits commerciaux qui sont à mon avis un indicateur au moins aussi préoccupant que celui de la dette publique.
Regardons autour de nous. Le Japon a une dette publique supérieure à 150 % de son PIB, mais il dispose des deuxièmes réserves de change du monde. À l’inverse, les Etats-Unis, dont l’endettement conjugué des ménages et de l’État a gonflé la dette extérieure jusqu’à représenter dix-huit mois d’exportations, sont exposés à une crise de leurs paiements extérieurs et de leur monnaie, qui, chacun le sait, est aussi la monnaie mondiale. La France, ...
Le grand atout de la France est l’importance de son épargne, et particulièrement de l’épargne des ménages, laquelle représente 15 % des revenus des ménages français contre à peine 0, 6 % pour les ménages américains. La dette française est soutenable. Elle est, pour plus de la moitié, aux mains des résidents, qui détiennent une partie de la dette publique étrangère. La France est donc un pays solvable. Toutefois, il faut faire de notre remarquable capacité d’épargne un véritable levier de développement face à la crise. Comme l’a rappelé tout à l'heure à juste titre M. le rapporteur général, que je couvre d’éloges
, il y a, comme le cholestérol, la bonne dette et la mauvaise dette.
La bonne dette, c’est celle qui finance l’investissement productif, porteur d’avenir, tandis que la mauvaise dette, c’est celle qui finance le fonctionnement. Analysons le problème de la dette dans la durée. Je n’évoquerai pas l’hypothèse d’une monétisation de la dette, une mesure concevable au Japon et même aux États-Unis, mais pas en France du fait des règles fixées par la Banque centrale européenne. Écarton...