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Avant d’aborder l’examen de cet article, je souhaite faire un point sur la déontologie. D’où venons-nous ? La situation était peu satisfaisante. Il faut rappeler que la commission de déontologie de la fonction publique placée auprès du Premier ministre n’a pas eu les résultats escomptés : 61 % des avis sont rendus de manière tacite, implicite, faute d’instruction du dossier. Ce n’est évidemment pas acceptable. Le Sénat a formulé de nombreuses propositions depuis trois ans, par l...
...e la liste fixée par décret inclut également des agents des collectivités territoriales, par exemple lorsqu’ils gèrent des marchés publics. La commission émet aussi un avis défavorable sur l’amendement n° 142 rectifié bis, qui tend à maintenir une saisine de l’instance déontologique de tous les dossiers concernant des cumuls d’activités, comme c’est le cas depuis 2016. Or la commission de déontologie est aujourd’hui submergée par le nombre de dossiers de cumul d’activités – environ 3 500 chaque année – qu’elle a à traiter. Faute de temps pour instruire cette masse de dossiers, 61 % de ses avis sont tacites. Un ciblage des contrôles nous paraît plus efficace. Comme l’a dit Pierre-Yves Collombat en commission, les risques de conflits d’intérêts sont limités dans le cas d’un professeur souhaita...
... pénale d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende lorsqu’un agent public ne défère pas aux demandes de la HATVP. Il s’agit d’une sanction dissuasive, visant à assurer l’efficacité des contrôles de la HATVP et le suivi de ses réserves. Une peine similaire existe d’ailleurs pour les élus locaux. Dans l’affaire dite « Benalla », la commission d’enquête avait regretté que la commission de déontologie ne dispose pas d’outils de droit pénal pour renforcer ses contrôles.
...ance, bien au-delà de cet exemple particulier. En plus de participer à l’expertise nécessaire dans les hautes sphères de l’administration, il convient aussi de rappeler que la mobilité est une pratique encadrée. Contrairement à ce que certains laissent entendre, tout n’est pas permis. L’article 432–13 du code pénal prévoit en effet un délit de prise illégale d’intérêts. De plus, la commission de déontologie, visée par la présente proposition de loi, est d’ores et déjà chargée de vérifier qu’un agent de la fonction publique est légitime pour occuper les emplois privés auxquels il postule. Malgré ces garde-fous, il y a – je l’ai déjà dit – des abus. Ils sont de deux types. Le premier abus concerne une minorité de hauts fonctionnaires, qui ne respectent pas l’engagement décennal incombant aux élèves ...