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Interventions sur "tâche" de Marie Mercier


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...t l'être aussi. Nous avons tenté dans notre rapport de cerner en quoi consistait cette révolution dans les activités de service. Quelle forme prend aujourd'hui la robotisation et l'automatisation ? En quoi les emplois existants sont-ils menacés ou appelés à évoluer ? Il faut d'abord identifier l'objet dont nous parlons. Les robots existent depuis longtemps dans l'industrie. Ils accomplissent des tâches répétitives avec force et précision, sans état d'âme, sans fatigue. Ils ont largement remplacé les ouvriers dans le travail à la chaîne, ce dont on peut se satisfaire car ce travail à la chaîne est peu épanouissant. Un seul exemple : pour fabriquer des composants électroniques, on ne peut pas se passer de machines. Simplement, les robots d'aujourd'hui ne sont plus les machines d'hier qui étaien...

...t-à-dire dans sa capacité à interagir avec autrui. Une deuxième limite est économique et sociale : la mise au point de robots intelligents est en réalité coûteuse, et passe par une phase d'intégration qui est le maillon essentiel de la chaîne. Le rapport Villani sur l'intelligence artificielle le rappelle utilement : il n'est pas toujours avantageux d'un point de vue économique d'automatiser une tâche. En outre, des résistances sociales peuvent aussi apparaître lors d'un processus d'automatisation de tâche. La réponse n'est pas forcément celle des seuls ingénieurs mais doit passer par de l'accompagnement du changement. Dans les services, la dynamique d'automatisation est en réalité très hétérogène et dépend de multiples facteurs. L'acceptabilité sociale ou la disponibilité de la main d'oeuvre...

...on par la pince formée par leurs doigts. Aujourd'hui, pour lire un livre, ils font le geste permettant de grossir les images sur des tablettes. Le numérique va-t-il générer de nouvelles pathologies ? Je note aussi qu'aucune technologie n'est neutre car elle porte en elle une vision du monde. Les robots n'ont pas toutes les capacités : ils peuvent difficilement débarrasser une table car c'est une tâche complexe. Ils ne peuvent donc venir qu'en complémentarité. Les robots ont tout de même l'avantage d'introduire une certaine neutralité, une certaine standardisation : dans les banques, l'évaluation de la solvabilité d'un client par un robot ôte tout jugement de valeur et les clients peuvent préférer une telle approche plutôt qu'un traitement par une personne physique. Un robot ne juge pas une per...