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Interventions sur "mort" de Pierre Ouzoulias


5 interventions trouvées.

...é remue ces questions au plus profond d’elle-même parce qu’elles donnent sens à notre vie. Vous me permettrez d’évoquer ce que mon grand-père m’a enseigné et l’image de ces résistants qui, sous la torture, ont préféré se suicider, se défenestrer, pour échapper au sort indigne qui leur était réservé. Jusqu’à la fin de sa vie, mon grand-père a lui aussi souhaité pouvoir disposer de sa vie et de sa mort. Je tente de conduire mon existence selon mes convictions humanistes. Je veux décider de ma mort et je vous demande de m’en donner le droit au nom de mon humanité, au nom de l’humanité que chacun d’entre nous porte en lui. En choisissant ma mort, je veux transmettre aux générations futures l’exigence de la condition humaine, parce que, ma certitude, c’est que c’est la mort qui donne du sens à la...

...ncipes. D’abord, la République repose sur la souveraineté populaire, la souveraineté de la Nation, dont nous sommes ici les représentants. C’est le Parlement qui fait la loi et qui décide aujourd’hui de ce qu’il faut faire et ne pas faire. Le césarisme référendaire n’est pas constitutif de notre République. Ensuite, vous avez évoqué votre professeur de médecine, selon qui on ne peut demander la mort parce que l’on ne sait pas ce qu’il y a après. Permettez-moi de vous rappeler que, dans cet hémicycle, le débat n’est à aucun moment sorti des limites de la laïcité. Ceux qui pensent qu’il y a quelque chose après la mort, comme ceux qui pensent qu’il n’y a rien ont eu un débat extrêmement noble et respectueux des sentiments religieux et non religieux des uns des autres. Ils ont abordé ces questio...

...la personne la plus appropriée pour traiter ce sujet, mais j'ai usé de ma formation d'historien pour tenter de l'aborder avec le plus de détachement possible. Sur de telles questions, les réflexes des historiens sont souvent les bons : ne jamais juger, toujours essayer de comprendre, et mettre des faits en interactions, pour dégager de grandes lignes directrices. Ce que nous avons qualifié de « mort de masse », terme utilisé par les sociologues pour désigner une surmortalité exceptionnelle sur une période de temps relativement limitée, s'est déjà produit dans le passé. Ainsi, la canicule d'août 2003 avait conduit à découvrir un certain nombre de problématiques. S'ajoute cette fois le caractère très particulier de la pandémie, résultant d'un virus dont on ne connaissait rien, et sur lequel on...

...'a pas toujours été facile à vivre pour les familles. Les entreprises de pompes funèbres ont évoqué des difficultés relatives aux dépôts provisoires dans les cimetières, le statut de ces lieux n'étant pas bien défini. Les corps y sont seulement provisoirement déposés avant d'y être repris, voire envoyés à l'étranger. Plusieurs communautés religieuses ont en effet pris l'habitude d'enterrer leurs morts dans le pays d'origine de la famille, ce qui suppose un rapatriement au Maghreb ou en Israël. Or, durant la flambée épidémique, toutes les opérations de transport aérien étaient interrompues. La pratique de dépôts de très longue durée s'est développée. D'autres personnes étrangères ont été inhumées dans des cimetières qui n'étaient pas ceux de leur lieu de naissance. La réservation d'une place ...

...é, s'agissant d'une tradition forte, notamment pour les personnes d'une certaine génération. S'agissant des carrés confessionnels, avec une absolue neutralité, la notion n'existe pas en droit. Les cimetières sont gérés par les communes, suivant les critères de la loi de 1905. Il peut y avoir des signes religieux sur les tombes, de façon individuelle. Mais la capacité à rassembler les tombes des morts d'une seule confession dans un secteur constitue simplement une facilité accordée aux religions par les autorités municipales. M. Mohammed Moussaoui a rappelé qu'en Islam la tombe doit être perpétuelle. Or, il n'y a plus de concession perpétuelle dans nos cimetières. La transformation d'un bien communal en bien privé répond à des critères législatifs extrêmement rigoureux. Le maire n'a pas la li...