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...l y a deux ans, nous avions accueilli au Sénat le président de la commission des affaires étrangères, M. Youssef El Agouri, avec lequel nous avons pu échanger ce midi. Si la situation de la Libye semble évoluer de manière plus positive, il demeure des difficultés. C'est précisément sur ces difficultés que je voudrais vous interroger. Le cessez-le-feu décrété le 23 octobre n'est pas accepté par la Turquie. Or, ce pays semble avoir une influence importante sur les décisions de M. El Sarraj. Ce dernier maîtrise-t-il son Gouvernement ? Trois conditions sont assorties au cessez-le-feu : le départ des milices et combattants étrangers d'ici au 23 janvier 2021 ; l'accélération de la production pétrolière ; l'organisation des élections législatives en décembre 2021. Pensez-vous que ceci soit possible et ...
La position française sur la Libye n'est-elle pas insuffisamment soutenue par l'Union européenne et par l'OTAN ? Le gouvernement de Fayez el-Sarraj serait infiltré par des djihadistes. Qu'en est-il, selon vous, sachant qu'au début de la crise libyenne, les deux objectifs poursuivis étaient d'éviter les flux migratoires et la montée de l'islamisme ? Ne craignez-vous pas que la Russie et la Turquie passent un accord sur notre dos ou celui de la communauté internationale pour parvenir à une partition du territoire libyen ?
C'est un rapport sans complaisance, mais diplomate. Entre les Kurdes, les Arméniens, et l'échec à Istanbul, M. Erdogan est dans une situation difficile. Sa population est jeune - 20 % a entre 18 et 25 ans - et tentée par la culture européenne. La Turquie joue un rôle régional incontestable y compris en Libye contre les troupes du maréchal Haftar. Elle n'adhérera pas à l'Union européenne dans des délais rapides, c'est une évidence. Pour autant, il faut répondre aux aspirations de sa jeunesse. M. Erdogan ne sera pas toujours au pouvoir, et Istanbul n'est peut-être que le début d'une chronique annoncée. Dès lors, la France ne devrait-elle pas insist...
Il faut être lucide et exigeant. Lucide tout d'abord, car nous avons un certain nombre d'intérêts communs : les migrations, Daech, l'économie. Quelle est la position de la Turquie sur l'Ukraine ? Exigeant aussi, et je pense à l'article du Point. Il y a quelque temps, Erdogan était intervenu en demandant aux ressortissants turcs résidant en Europe de défendre sa politique. L'Allemagne avait réagi avec virulence.
Merci de cette somme d'informations, qui permet de comprendre avant de se précipiter pour juger. Vous avez indiqué que la Turquie était « sur la défensive ». Ceci est à prendre en considération, en premier lieu du fait du coup d'État. Par ailleurs, 30 % de la population turque a moins de 30 ans. La jeunesse turque ressent comme une forme d'humiliation le refus permanent d'adhésion à l'Union européenne. On sait que ce n'est pas demain la veille, mais l'idée d'une coopération très renforcée entre l'Europe et la Turquie pourra...
...onnaissance du génocide arménien. Ce n'est pas parce qu'on discute de l'intérêt d'une relation bilatérale économique qu'on doit oublier ce que représente la France au niveau international notamment pour le soutien des droits de l'homme. La France devait intervenir sur la question du génocide arménien. Il ne faut par ailleurs pas oublier que l'UE impose la reconnaissance de ce génocide pour que la Turquie puisse adhérer à l'UE. Ce qui me frappe c'est la jeunesse turque : 26 % de la population a moins de 15 ans. Mais 3 000 étudiants sont aujourd'hui emprisonnés. Il y a là un vrai problème démocratique. À mes yeux, il faut aller vers une coopération économique renforcée avec la Turquie, avec un partenariat privilégié. L'indépendance énergétique du pays est un enjeu central : du fait de nos compét...
...re, il n’est pas non plus possible de refaire l’histoire du droit. Lorsque des massacres ont été perpétrés contre les Arméniens, aucune convention internationale ne traitait du génocide, mais ce caractère criminel a été reconnu par les tribunaux ottomans eux-mêmes, dans les jugements prononcés par une cour martiale en 1919. Or le traité de Lausanne de 1923, toujours en vigueur en France comme en Turquie, contient une clause d’amnistie qui n’aurait aucun sens si les massacres de 1915 n’avaient pas été considérés comme des crimes internationaux. Certains affirment également qu’une telle loi pourrait pénaliser le travail des historiens. Je pense exactement le contraire. Ceux qui empêchent les historiens de faire leur travail, de mener leurs recherches, ce sont les négationnistes. Je pense donc que...
... que oui, car la vérité n’est pas toujours assez forte pour terrasser le mensonge. Le négationnisme, à l’instar du racisme, ne peut et ne doit pas être considéré comme une opinion. Ce sont l’un et l’autre des délits, condamnables par les lois de notre République ! Alors, oui, une loi est nécessaire pour tous les génocides ! Contrairement à ce qu’on entend parfois, ce n’est pas une loi contre la Turquie ! Cela va sans dire, mais cela va encore mieux en le disant. À mon sens, un jour viendra où le peuple turc comprendra qu’il est bon pour lui-même de reconnaître son histoire, tout en sachant qu’il n’est évidemment pas responsable des fautes du passé. Certes, comparaison n’est pas raison, mais je tiens à rappeler qu’un Président de la République d’une famille politique autre que la mienne, dans ...
Je ne le pense pas. Au contraire, je crois qu’il l’a grandie. Un jour viendra, j’en suis convaincu, où le peuple turc lui-même sera plus fort d’une telle reconnaissance historique. Et, à ce moment-là, oui, la Turquie pourra entrer dans l’Union européenne ! Car l’Union européenne a autant besoin de la Turquie que la Turquie a besoin de l’Union européenne.