Mme Frédérique Espagnac attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la progression rapide du moustique tigre sur notre territoire.
Le moustique tigre, potentiellement porteur du virus de la dengue ou du chikungunya, a été repéré par des organismes officiels, des réseaux de médecins et de pharmaciens, comme étant en présence active dans 18 départements actuellement en vigilance « rouge ». Dans ces derniers, des mesures sont déjà mises en œuvre par les autorités compétentes comme une sensibilisation des professionnels et des désinsectisations localisées. Mais dans onze autres départements, dont celui des Pyrénées-Atlantiques, qui sont en vigilance « orange » ce type de mesures n'est pas encore en application. Les territoires d'outre-mer sont déjà fortement touchés par la progression de ce moustique, et avec la période estivale et les nombreux mouvements de voyageurs, les risques de contamination par des virus véhiculés par ce type de moustiques sont de plus en plus importants.
Elle lui demande donc de bien vouloir lui indiquer quelles mesures elle compte mettre en œuvre dans nos territoires de métropole et d'outre-mer pour lutter contre ce risque potentiel.
Pour limiter le risque d'importation et d'implantation des maladies vectorielles en métropole, le ministère de la santé a adopté en mars 2006 un plan national anti-dissémination du chikungunya et de la dengue dont les modalités de mise en œuvre sont actualisées annuellement par une instruction ministérielle. Ce plan s'appuie sur la surveillance entomologique et épidémiologique pour prévenir et évaluer les risques de dissémination, renforcer la lutte contre les moustiques vecteurs, informer et mobiliser la population et les professionnels de santé et développer la recherche et les connaissances. Les mesures de ce plan concernent l'ensemble du territoire métropolitain et sont adaptées en fonction du contexte entomo-épidémiologique de chaque département. La surveillance entomologique et les mesures de contrôle de la dissémination qui en ont découlé permettent de bien connaître les secteurs à risque, c'est-à-dire ceux où le moustique tigre est implanté et actif. Cette surveillance mise en place par le ministère de la santé a permis de suivre la progression de l'implantation du moustique tigre en France et de déterminer l'installation irréversible de ce moustique dans 18 départements du sud de la France. Le moustique tigre a également été détecté en 2013 dans 11 autres départements, mais l'action immédiate des opérateurs publics de démoustication a permis d'éviter leur installation. Ces départements font l'objet d'une surveillance accrue l'année suivante afin de vérifier l'absence d'autres points de colonisation. Certains départements comme les Pyrénées-Atlantiques sont situés sur des axes routiers très fréquentés par des véhicules provenant de zones où le moustique tigre prolifère, ce qui entraîne des détections régulières de ce moustique, notamment sur des aires d'autoroute, mais les opérations de démoustication précoces ont permis jusqu'à présent d'y remédier et d'éviter son installation irréversible. Les départements où le moustique tigre est absent font également l'objet d'une surveillance mise en place par cinq opérateurs publics de démoustication à la demande de la direction générale de la santé. Ce dispositif est complété par un système de recueil des signalements des particuliers à travers un site internet http ://www. signalement-moustique. fr développé par le centre national d'expertise sur les vecteurs (CNEV) en partenariat avec les opérateurs publics de démoustication et le ministère en charge de la santé. Une application pour smartphone « Imoustique » de déclaration des moustiques tigre, développée par l'établissement interdépartemental pour la démoustication du littoral Atlantique est également disponible. Ce système de surveillance mis en place dans le cadre du plan national précité permet une bonne connaissance de l'implantation du moustique tigre en France métropolitaine, et une bonne réactivité pour retarder l'avancée de son implantation. Les départements d'outre-mer mettent en œuvre des plans régionaux correspondant aux contextes particuliers de chacun de ces territoires, que les préfets déclinent en fonction des avancées des situations entomo-épidémiologiques. L'épidémie de chikungunya dans les départements français d'Amérique est susceptible d'occasionner une importante circulation de personnes virémiques venant de ces territoires en France métropolitaine. Un dispositif d'information des voyageurs et des professionnels de santé a été mis en place dans les départements les plus à risque du fait de la présence de moustiques tigre et les agences régionales de santé (ARS) ainsi que les opérateurs publics de démoustication sont en alerte pour recenser tous les cas et intervenir immédiatement. Le plan national anti-dissémination du chikungunya et de la dengue en métropole ne mentionne aucun niveau de vigilance « rouge » ou « orange », ces classements relèvent d'opérateurs internet privés dont les propos ne sont pas validés par les instances officielles.
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