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Frédérique Espagnac
Question écrite N° 13460 au Ministère de l'agriculture


Prolifération de la mouche drosophile

Question soumise le 23 octobre 2014

Mme Frédérique Espagnac attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement, au sujet de l'apparition de la drosophile japonaise sur notre territoire. Cette mouche a fait son apparition en masse cette année, s'attaquant aux raisins rouges. Ravagées par celle-ci, les grappes de pinot noir n'ont pas pu être ramassées chez certains vignerons dans le Bas-Rhin occasionnant entre 30 et 40 % de pertes. Les cépages pinot noir et le gewurtztraminer ont été particulièrement touchés. Cette invasion pourrait porter un coup sévère à ce millésime 2014 en quantité.

Appelé aussi drosophile à ailes tachetées, l'insecte ravageur est désormais présent sur le territoire français et menace les vergers et productions de baies. Il est déjà connu dans le sud-ouest pour s'être attaqué aux fraises du Lot-et-Garonne. Les vignobles de Bourgogne, de Champagne, du Bordelais, du Jurançon et d'Irouleguy pourraient aussi être infestés prochainement.

Il est indispensable de mettre en place un plan d'action à l'échelle nationale pour mieux connaître la drosophile japonaise et organiser des actions coordonnées visant, sinon à l'éradiquer, au moins à en ralentir la progression. Le classement de cet insecte comme organisme nuisible permettrait d'associer les différents acteurs susceptibles d'agir et de lutter contre l'expansion de la drosophile japonaise.

Elle souhaiterait connaître les mesures concrètes qui seront mises en œuvre afin d'engager un plan de lutte efficace à grande échelle et ainsi limiter la prolifération de la drosophile japonaise.

Réponse émise le 22 janvier 2015

Le niveau élevé de dégâts constatés sur différentes espèces fruitières et sur vigne ainsi que sa capacité invasive font de Drosophila suzukii ou mouche asiatique des fruits, un organisme nuisible préoccupant au niveau national et européen. Compte tenu de sa forte dissémination et de l'absence de stratégie possible d'éradication, cet organisme doit être géré comme un organisme non réglementé et la surveillance doit être réalisée à travers les réseaux d'épidémiosurveillance pour déclencher et raisonner la mise en œuvre des moyens de lutte. Tout doit être fait pour éviter la pullulation de l'insecte dans les cultures : ne pas trop espacer les cueillettes des cultures à récolte étalée (framboises ou fraises) ; veiller à la bonne aération des plantations ; ne pas laisser de fruits en sur-maturité ou infestés sur le plant ou tombés au sol ; envisager des méthodes alternatives de protection par filet dans les parcelles où l'insecte est absent. Afin de développer des méthodes de lutte alternative, le ministère chargé de l'agriculture finance un projet de recherche du compte d'affectation spéciale développement agricole et rural (CASDAR) piloté par le centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL). Ce projet comprend trois volets : un sur l'épidémiologie de l'insecte (effet d'attraction de l'environnement et recherche de solutions de lutte biologique) ; un sur l'expérimentation (screening des produits, essais de stratégies, moyens alternatifs à la lutte chimique tels l'utilisation d'argile, silice, talc ou filets) et un troisième concernant plus particulièrement la surveillance du territoire. Enfin, des travaux d'expérimentation sont également conduits dans le cadre des usages mal pourvus afin de pouvoir mettre sur le marché des solutions efficaces et durables sur Drosophila suzukii.

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