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Esther Benbassa
Question crible thématique N° 102 au Ministère de l'intérieur


Politique de lutte contre le terrorisme dans notre pays

Question soumise le 17 mai 2013

Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.

Réponse émise le 17 mai 2013

M. Manuel Valls, ministre. Madame la sénatrice, je souligne en premier lieu que la question du terrorisme dépasse largement la problématique de l'islam radical.

M. Jean-Jacques Mirassou. Voilà !

M. Alain Gournac. En effet !

M. Manuel Valls, ministre. De fait, nous devons faire face à d'autres formes de terrorisme, venant de l'ultra-gauche ou de l'ultra-droite, ou encore de régions spécifiques comme le Pays basque, que j'ai déjà évoqué.

Toutefois, dans ce cadre, l'islamisme radical constitue incontestablement un défi. Vous l'avez souligné avec raison.

La « contre-radicalisation », si elle ne figure pas dans notre vocabulaire, constitue un véritable sujet. Cette question est d'ailleurs traitée à l'échelle européenne. À cet égard, je salue la qualité des travaux engagés par le Coordinateur européen de la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove.

J'ai moi-même pris part à un séminaire consacré à ces enjeux. En effet, avec nos différents partenaires européens, nous nous efforçons de confronter nos analyses et de trouver, ensemble, des solutions.

L'école est évidemment un lieu au sein duquel nous pouvons agir.

Par ailleurs, la prévention de la radicalisation passe par un contrôle resserré des lieux de culte radicaux, qui va de pair avec la problématique de la formation des imams. Je constate à ce titre que vous saluez, de manière tout à fait exceptionnelle, l'action menée par l'empereur Napoléon Ier ! Je ne connaissais pas cette référence mais, en tout état de cause, des initiatives ont été engagées au XIXesiècle. Nous pourrions nous en inspirer pour ce qui nous concerne, en ce début de XXIesiècle.

En outre, le milieu carcéral constitue un foyer de radicalisation qu'il faut prendre en compte.

Enfin, il faut mener un travail de prévention à l'échelle des territoires défavorisés, et notamment au sein des quartiers populaires. Ce matin même, j'ai rencontré les représentants d'une association qui travaille beaucoup sur ces questions et que préside M. Denoix de Saint Marc. En effet, je suis persuadé que la société civile doit, elle aussi, s'impliquer sur ce dossier, notamment à travers les associations.

La répression est indispensable, le travail de renseignement l'est tout autant. Toutefois, comme j'ai déjà eu l'occasion de l'affirmer en présentant la loi relative à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme, nous devons également lutter contre tous ceux qui travaillent à changer les mentalités et qui constituent le ferment d'une véritable menace pour notre pays.

M. le président. La parole est à Mme Esther Benbassa, pour la réplique.

Mme Esther Benbassa. Monsieur le ministre, je constate que vous semblez d'accord avec moi ! (Exclamations amusées sur les travées de l'UMP.) Dans ce cas, mettons en œuvre sans tarder ces mesures de prévention !

M. Alain Gournac. Bravo !

M. Roger Karoutchi. Très bien !

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