Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.
M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.
M. Pierre Charon. Le bien nommé ministre du travail et de l'emploi !
M. Michel Sapin, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Madame Espagnac, vous constatez - mais faut-il pour autant, mesdames, messieurs les sénateurs, donner de la voix ? - la continuité dans la hausse du chômage depuis des mois, depuis des années.
Vous parliez de vingt-deux mois de hausse consécutive ; je me permettrai de vous corriger : il s'agit de cinquante-sept mois de hausse !
La réalité des choses - et c'est d'ailleurs ce qui fait la gravité de la situation pour nous tous -, c'est qu'il ne s'agit pas d'un chômage qui aurait augmenté au cours de ces derniers mois - c'eût été grave, mais pas trop - ; c'est un chômage qui, depuis mai 2008, a augmenté chaque mois, à une exception près.
Oui, mesdames, messieurs les sénateurs, chaque ministre du travail et de l'emploi a dû annoncer chaque mois depuis cinquante-sept mois une hausse du nombre des chômeurs.
Au-delà du chiffre - peut-on vraiment parler de record ? Quel beau record, en vérité !-, ce qu'il faut bien voir, c'est qu'aujourd'hui plus qu'autrefois de nombreux jeunes se retrouvent sans emploi et trop souvent sans formation et que les plus âgés sont poussés hors de l'entreprise et ont du mal à retrouver un emploi.
M. François Grosdidier. C'est la crise, celle que vous avez niée !
M. Michel Vergoz. La crise, c'est Sarkozy !
M. François Grosdidier. Il n'est plus là, la crise, si !
M. Michel Sapin, ministre. Messieurs les sénateurs, car il me semble que ce sont plutôt des voix masculines que j'entends,...
M. Jean-Louis Carrère. Il n'y en a qu'un qui hurle, c'est François Grosdidier !
M. Michel Sapin, ministre. ... vous devriez, sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres, avoir la modestie de ceux qui regardent la vérité en face !
M. François Grosdidier. La vérité, vous l'avez niée !
M. Michel Sapin, ministre. La vérité, c'est bien celle que je viens de décrire : les cinquante-sept mois consécutifs de hausse du chômage. Alors, inutile de faire vos commentaires sur un ton plus élevé qu'il ne convient !
Il faut agir pour les jeunes sans emploi, sans formation. Le projet de loi visant à créer 150 000 emplois d'avenir a été largement voté sur ces travées.
M. Claude Bérit-Débat. Oui, largement !
M. Michel Sapin, ministre. Il faut offrir à ces jeunes, qui sont les plus éloignés du marché du travail, non seulement les moyens de trouver un emploi mais, surtout, une formation, qui constitue le bagage personnel de chacun.
Quant au contrat de génération,...
M. François Grosdidier. Vous avez nié la crise !
M. Michel Sapin, ministre. Cessez ces propos saugrenus !
M. François Grosdidier. Vous avez nié la crise, ce n'est pas saugrenu !
M. Michel Sapin, ministre. ... il a été voté très largement par la Haute Assemblée, y compris par des sénateurs de l'opposition. (Protestations sur les travées de l'UMP.) Si vous voulez des noms, je vous les donnerai ! Heureusement que l'on trouve partout des personnes intelligentes qui cherchent à apporter concrètement des solutions à destination des plus jeunes pour qu'ils trouvent un emploi et des plus âgés pour qu'ils ne perdent pas le leur.
M. Alain Gournac. Cela ne marche pas !
M. François Grosdidier. Martine Aubry était contre !
M. Michel Sapin, ministre. Nous avons accordé à Pôle emploi le droit de recruter 2 000 agents supplémentaires, ce qui fait au total 4 000 en moins d'un an, alors que d'autres en avaient supprimé 2 000 au moment même où les chiffres du chômage explosaient.
C'est ainsi, par des dispositifs législatifs, par des actions concrètes et par un accompagnement personnalisé des chômeurs, que nous pourrons enfin stopper cette augmentation, jusqu'à présent inexorable, du chômage !
(Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe écologiste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
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