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Daniel Gremillet
Question d'actualité au gouvernement N° 558 au Ministère de l'agriculture


Agriculture

Question soumise le 17 juillet 2015

Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.

Réponse émise le 17 juillet 2015

M. Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le sénateur, j'ai déjà eu l'occasion de répondre à cette question : je n'envisage pas que l'élevage en soit réduit à occuper un strapontin. Je vous rappelle que le décrochage de la France au niveau agricole et agroalimentaire date des années 2008-2009.

Vous vous êtes montré tout à fait correct, et donc je le serai moi aussi, mais voici la réalité : c'est à ce moment-là que nous avons décroché. Nous allons devoir rattraper le retard que nous avons pris. Pour cela, il sera nécessaire de mobiliser la politique agricole sur l'ensemble du territoire, et il faudra du temps pour restructurer et réorganiser l'ensemble de nos filières.

Il faudra également investir.

Si je prends la filière porcine, voire la filière laitière, le constat que j'ai dressé quand nous sommes arrivés était très clair : c'est le manque d'investissement non pas depuis 2012 mais depuis plusieurs années qui explique en partie que nous ayons perdu de la productivité et de la compétitivité, qui sont essentielles pour permettre à l'agriculture française d'assurer sa place et de tenir son rôle au sein de l'Europe et dans le monde.

En relation avec la profession et la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, ou FNSEA, nous avons dégagé 200 millions d'euros sur les aides du premier pilier pour investir dans les bâtiments.

Une mobilisation est aujourd'hui nécessaire.

Vous avez parlé des différentes contraintes et vous avez évoqué à cette occasion les OGM. Monsieur le sénateur, je l'ai déjà dit : dans le domaine de la génétique et des OGM, une page a été tournée. Le fait de disposer d'OGM résistant à un herbicide ou d'être producteur de pesticides donne-t-il de la compétitivité ? Personne n'est capable de le dire ou de le démontrer ! (Applaudissements sur certaines travées du groupe socialiste et républicain et du groupe écologiste.) Aussi, ne prenez pas cet exemple !

S'agissant de la question de l'eau, dès ma prise de fonctions, j'ai fait partie de ceux qui ont défendu la sortie du moratoire sur la construction de retenues. Je l'ai déjà exposé dix fois, en particulier aux écologistes : les retenues d'eau ne sont pas destinées à l'irrigation des cultures de maïs ; aujourd'hui, on a besoin d'eau pour maintenir le pâturage et l'élevage partout dans les régions de France. Voilà l'enjeu ! Ce débat doit être dépassionné et replacé dans une juste perspective. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain. - M. Jean-Claude Requier applaudit également.) L'eau est pour l'agriculture et l'élevage un enjeu majeur.

Jamais il n'a été question pour moi de donner à l'élevage français une place équivalant à un strapontin. Au contraire, depuis que je suis au ministère de l'agriculture, dans le cadre de la réforme de la politique agricole commune, j'ai remis sur la table - et contrairement à ce qui avait été engagé - le couplage des aides, en particulier pour l'élevage.

L'élevage doit être considéré comme un enjeu spécifique dans l'agriculture de notre pays. Il y va de l'aménagement de son territoire et de notre capacité économique à peser sur les grands choix alimentaires du monde de demain !
(Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

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